Hormonothérapie substitutive et prévention de l’arthrose
Un traitement hormonal substitutif à long terme semble protéger les femmes de l’arthrose du genou, comme le montre une étude australienne parue dans le numéro d’avril de Annals of the Rheumatic Diseases.
L’arthrose est de plus en plus prévalante dans les années suivant la ménopause. Les données épidémiologiques suggèrent qu’un traitement hormonal substitutif (THS) peut avoir un effet protecteur sur la gonarthrose.
Afin de tester l’hypothèse qu’une hormonothérapie substitutive à long terme (> 5 ans) est associée à une augmentation du cartilage du genou chez la femme ménopausée, le Dr M. Cicuttini (Alfred Hospital, Prahran, Victoria) et ses collaborateurs ont conduit une étude impliquant 81 femmes (42 bénéficiant d’un THS depuis plus de 5 ans et 39 femmes n’ayant jamais été traités). Le volume du cartilage articulaire a été déterminé par imagerie.
Après avoir tenu compte de la taille de l’os, les femmes du groupe THS présentaient un volume cartilagineux tibial plus important que pour les femmes non traitées. Le volume cartilagineux tibial total était 7,7 % (0,23 ml) plus élevé pour le groupe THS (moyenne=2,98 ml, SD=0,47) comparé au groupe non traité (moyenne=2,75 ml, SD =0,50).
Après ajustement pour des confondants multiples (nombre d’années depuis la ménopause, indice de masse corporelle, âge à la ménopause, tabagisme), la différence au niveau du volume cartilagineux tibial entre les femmes traitées et les femmes non traitées augmente en passant de 0,23 ml à 0,30 ml (IC 95 % = 0,08-0,52 ; p = 0,008). Ces différences ont persisté après exclusion des femmes souffrant d’arthrose.
En conclusion, après avoir tenu compte de multiples facteurs confondants, les femmes traitées depuis au moins 5 ans par hormonothérapie substitutive ont plus de cartilage au niveau du genou que les femmes non traitées. Ceci peut indiquer qu’un THS prévient de la perte du cartilage articulaire du genou.
Un THS pourrait protéger du développement de l’arthrose en préservant le cartilage du genoux. Des études avaient montré que les récepteurs aux œstrogènes étaient présents dans les articulations normales, suggérant que la déplétion de cette hormone pourrait affecter le fonctionnement de l’articulation.
Source : Ann Rheum Dis 2001 ; 60 : 332-336
Descripteur MESH : Endocrinologie , Femmes , Genou , Cartilage , Ménopause , Cartilage articulaire , Hormonothérapie substitutive , Articulations , Gonarthrose , Indice de masse corporelle , Rheum , Tabagisme , Victoria