L'hypothermie modérée se révèle inefficace pour le traitement du traumatisme crânien
En cas de traumatisme crânien fermé, un traitement par hypothermie à 33° C ne permet pas d'améliorer l'état des patients mesuré six mois après la blessure. Ce résultat provient d'un essai randomisé dont le bilan vient d'être publié dans le New England Journal of Medicine.
Plusieurs travaux de recherche et certains petites études cliniques laissaient indiquer que l'hypothermie modérée pouvait être une stratégie efficace dans la prise en charge des traumatismes crâniens. Malheureusement, ces résultats préliminaires n'ont pas été confirmés par l'essai présenté par Clifton et al.
Cet essai débuté en 1994 a été interrompu en 1998 après une analyse intermédiaire des résultat en raison de l'inefficacité de cette option.
En résumé, 392 patients (16-65 ans) avec un traumatisme crânien fermé ont été inclus dans cet essai randomisé et multicentrique. En moyenne, les patients du bras "hypothermie" ont atteint la température cible de 33° C huit heures après le choc. L'hypothermie était maintenue durant 48 heures.
Globalement, 57 % des patients des bras hypothermie et normothermie présentaient de graves séquelles, étaient dans un état végétatif ou étaient décédés lors de l'évaluation au sixième mois. Le taux de mortalité était comparable dans les deux bras (hypothermie = 28 % ; normothermie = 27 %).
Les complications graves étaient plus fréquentes chez les sujets de plus de 45 ans du groupe hypothermie comparé à ceux du groupe normothermie. De plus, la durée d'hospitalisation était plus longue.
Néanmoins, on peut souligner que la proportion des hypertensions intracrâniennes était plus faible dans le groupe hypothermie. Cette stratégie pourrait donc trouver une application lorsque la pression intracrânienne n'a pas répondu à des mesures simples, note le Dr Raj Narayan (Temple University School of Medicine) dans un éditorial du journal.
Source : NEJM 2001;344:556-563, 602-603.
Descripteur MESH : Hypothermie , Anesthésie , Réanimation , Traumatologie , Patients , Bras , Choc , Éditorial , Hospitalisation , Mortalité , Pression , Pression intracrânienne , Recherche , Température