Cardiomyopathie hypertrophique et facteurs de risque de mort subite
En cas de cardiomyopathie hypertrophique, le risque de mort subite associé seulement à une paroi ventriculaire de 30 mm d'épaisseur ou plus ne justifie pas le recours à un "traitement prophylactique agressif". Ceci est la conclusion de travaux qui seront publiés dans le Lancet. Ils remettent en question l'avis d'autres auteurs, qui estimaient récemment qu'une épaisseur > 30 mm du ventricule gauche justifiait à elle seule le recours à un défibrillateur automatique implantable cardiaque.
Cette nouvelle étude a été conduite par le Dr Perry Elliot et des collaborateurs de la St George's Hospital Medical School à Londres. Ils rappellent dans leur article que Spirito et al suggéraient que l'implantation d'un défibrillateur cardiaque pouvait être envisagée dès lors que l'épaisseur de la paroi du ventricule était supérieure à 30 mm. Néanmoins, la valeur pronostique de l'épaisseur du ventricule face à d'autres facteurs a été peu étudiée chez ce type de patients.
Elliot et al ont étudié 630 patients avec une cardiomyopathie hypertrophique, qui disposaient ou non d'un défibrillateur automatique implanté. Leurs résultats démontrent bien que les patients avec une épaisseur supérieure à 30 mm présentent un risque plus élevé de mort subite ou d'activation du défibrillateur.
Néanmoins, le nombre de facteurs de risque additionnels (antécédents familiaux, facteurs hémodynamiques, syncopes répétées) constitue un meilleur outil prédictif du risque de mort subite.
"La plupart des morts subites sont survenues chez des patients dont l'épaisseur de la paroi était inférieure à 30 mm", ajoutent les auteurs. "Ainsi, la présence d'une hypertrophie légère ne peut pas être utilisée pour rassurer les patients en leur indiquant qu'ils présentent un risque faible".
Source : Lancet 2001;357:420-24
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