Aux USA, environ un infarctus du myocarde sur quatre est imputable à la consommation de cocaïne

Une nouvelle étude américaine vient de montrer que les consommateurs réguliers de cocaïne et de moins de 45 ans présentaient presque sept fois plus de risque d'infarctus du myocarde non fatal.

"Ces résultats indiquent que modifier les comportements qui entourent l'usage de cocaïne, par une mise en garde et une information du public, pourrait réduire l'incidence des maladies cardiovasculaires chez les personnes les plus jeunes", explique le Dr Qureshi, principal auteur de cette étude publiée dans Circulation.

Le Dr Qureshi et ses collaborateurs ont étudié les dossiers de plus de 10.000 adultes américains âgés de 18 à 45 ans afin de déterminer l'association entre la consommation de cocaïne et la survenue d'infarctus du myocarde (IDM) ou d'accident vasculaire cérébral (AVC) non fatal.

Après ajustement pour différents facteurs confondants, il apparaît que les consommateurs fréquents de cocaïne présentent un risque plus élevé (odds ratio = 6,9 ; IC 95 % = 1,3-58) d'IDM non fatal. Dans la tranche d'âge étudiée, ceci revient à dire qu'environ 25 % des IDM non fatals sont imputables à une consommation fréquente de cocaïne.

"Nous savons que la cocaïne augmente le taux de noradrénaline et de dopamine dans les terminaisons nerveuses, ce qui augmente la fréquence cardiaque, la contraction ventriculaire et la demande du cœur en oxygène", explique le Dr Qureshi.

Il ajoute que la cocaïne pourrait agir en contractant les vaisseaux et en favorisant l'agrégation plaquettaire. "De plus, il a été montré qu'elle accélérait l'artériosclérose chez les jeunes patients".

Cette étude n'a pas montré d'association entre l'usage de cocaïne et la survenue d'AVC non fatal, précisent les auteurs.

Source : American Heart Association. Circulation 2001;103:502-506.