De l'influence et des conséquences des campagnes pour l'allaitement

La plupart des bénéfices de l'allaitement sont issus de l'analyse d'études observationnelles. Un vaste programme de promotion de l'allaitement conduit en Bélarus montre que les enfants nourris au sein ont moins d'infections gastro-intestinales et d'eczéma atopique. De plus, cette cohorte pourrait se révéler utile pour évaluer sur le long terme les différences en fonction de la durée de l'allaitement.

Cette promotion de l'allaitement a été menée auprès d'environ 17.046 mères et 96,7 % ont pu être suivies jusqu'au douzième mois de l'étude. Toutes les mères étaient encouragées à allaiter mais un programme d'intervention particulier était dispensé dans certaines maternités et centres hospitaliers auprès des professionnels de santé. Ce programme était destiné à mettre en avant l'allaitement et à le continuer la première année.

Dans le groupe "intervention", les enfants étaient plus nombreux à avoir été nourris au sein à 12 mois (19,7 % vs 11,4 %), à être exclusivement allaités à 3 mois (43,3 % vs 6,4 %) et à 6 mois (7,9 % vs 0,6 %).

De plus, ils présentaient moins de risque d'infections gastro-intestinales (9,1 % vs 13,2 %) et d'eczéma atopique (3,3 % vs 6,3 %). Néanmoins, aucune différence significative n'a été notée pour les infections respiratoires.

Cette étude a fait l'objet d'une parution dans le JAMA. Les auteurs soulignent que la durée de l'allaitement était plus longue que prévue dans le groupe contrôle, vraisemblablement en raison de la détérioration de la situation économique dans le pays.

Selon ces derniers, ce programme pourrait servir de modèle pour la promotion de l'allaitement dans les pays développés ou en développement, bien que particularités du système de santé bélarus puissent limiter la généralisation de ces résultats.

"Le message clair et réel est que l'allaitement, particulièrement l'allaitement prolongé, affecte la santé de l'enfant surtout dans le domaine des infections gastro-intestinales et de l'eczéma atopique dans la première année de vie", estime le Dr Ruth Lawrence (Université de Médecine de Rochester) dans un éditorial du JAMA. Elle souligne également le potentiel de cette cohorte pour étudier l'influence de la durée de l'allaitement sur la survenue de diverses affections.

Source : JAMA 2001;413-420. American Medical Association.