Evaluation de la lamotrigine dans la prise en charge de la douleur neurogène centrale post-AVC
Les douleurs centrales concernent environ 8 % des patients victimes d'accident vasculaire cérébral (AVC). Une étude publiée dans Neurology montre que la lamotrigine (normalement utilisée pour l'épilepsie) présente une efficacité modérée pour le traitement de la douleur neurogène après un AVC. Selon les auteurs, elle pourrait constituer dans ce contexte une alternative aux antidépresseurs tricycliques.
La prise en charge des douleurs centrales liées à des séquelles d'AVC fait appel aux antidépresseurs tricycliques (amitriptyline notamment) ou aux anticonvulsivants. Cependant, l'amitriptyline est associée à de nombreux effets secondaires qui peuvent diminuer sa tolérance.
Vestergaard et al présentent dans le dernier numéro de Neurology un essai randomisé sur l'effet de la lamotrigine, "un médicament qui réduit l'hyperexcitabilité neuronale".
Cet essai randomisé en double aveugle et avec contrôle placebo a été conduit auprès de 30 patients qui présentaient une douleur neurogène centrale après un AVC. L'âge médian était de 59 ans et la douleur était installée depuis une durée médiane de 2 ans.
Le traitement était défini par deux périodes de 8 semaines séparées par 2 semaines sans médication. La lamotrigine était prescrite durant les 8 premières semaines puis un placebo les 8 dernières semaines, ou inversement.
L'intensité de la douleur était évaluée en fin de traitement, lorsque la lamotrigine était prescrite à 200 mg/jour.
En moyenne, la lamotrigine a permis de réduire la sensation de douleur d'environ 30 % chez les patients. Sur une échelle de 0 à 10, le score médian était de 5 avec la lamotrigine à 200 mg/jour et de 7 avec le placebo. Une amélioration significative (réduction d'au moins 2 points sur l'échelle) a été notée chez douze sujets.
Les effets secondaires (rash, céphalées) étaient peu fréquents amis ont conduit à l'arrêt de la lamotrigine chez un patient.
Dans leur conclusion, les auteurs estiment que la lamotrigine à 200 mg/jour est "bien tolérée et modérément efficace pour le traitement de la douleur centrale post-AVC. De ce fait, elle "pourrait être une alternative aux antidépresseurs tricycliques".
Source : Neurology 2001;56:184-190. American Academy of Neurology.
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