Dépistage du diabète : des tests répétés pour certains patients
La mesure du glucose plasmatique à jeun sur un prélèvement sanguin effectué l'après midi pourrait ne pas détecter la moitié des cas de diabète non diagnostiqués, indique une étude publiée dans le JAMA. Selon les auteurs, les patients qui sont testés dans l'après midi devraient également bénéficier d'un test de confirmation effectué le matin.
Dans cette étude, Troisi et al. ont mesuré les variations diurnes de la concentration en glucose plasmatique (GP) à jeun. Le critère diagnostic était basé sur la mesure du GP le matin suivant une nuit de jeûne. Le diabète était défini par une concentration égale à 7,0 mmol/L (126 mg/dL).
Selon les informations citées par les auteurs, certains patients effectuent ce test l'après midi et leur état de jeûne est souvent incertain. De plus, il a été montré que la concentration en GP était plus élevée le matin.
Pour cette étude, 6.483 personnes ont été testées le matin. Il leur était demandé de ne rien manger ou de boire autre chose que de l'eau après 21h30 le jour précédent l'examen. La durée médiane du jeûne était de 13,5 heures.
Un autre groupe (n = 6.399) a été testé en début d'après-midi ou en fin d'après midi. Ceux testés en début d'après-midi pouvaient prendre un petit déjeuner mais ne pouvaient boire autre chose que de l'eau. Ceux examinés en fin d'après midi pouvaient déjeuner mais il leur était demandé de ne boire que de l'eau. La durée médiane du jeûne était de 7,0 heures dans ce groupe "après-midi".
Aucun diagnostic de diabète n'avait été posé chez ces sujets qui étaient âgés de plus de 20 ans.
"Le glucose plasmatique à jeun augmente avec l'age, mais les sujets du matin avaient des valeurs de glucose plus élevées à tous les âges comparé aux sujets de l'après-midi, avec une différence moyenne de 0,28 mmol/L (5,0 mg/dL)", rapportent les auteurs.
"En conséquence, la prévalence des participants examinés l'après-midi avec des valeurs de glucose plasmatique à jeun de 7,0 mmol/L (126 mg/dL) ou plus était moitié moindre que celle des participants examinés le matin". La prévalence était de 1,4 % dans le groupe de l'après-midi et 2,8 % dans le groupe du matin.
Pour que les deux prévalences soient égales, il faudrait que la valeur seuil de 7,0 mmol/L soit ramenée à 6,33 mmol/L dans le groupe de l'après-midi.
"Si le critère actuellement en vigueur est appliqué aux sujets de l'après-midi, environ la moitié de cas de diabète non diagnostiqué pourraient ne pas être dépistés dans ce groupe", concluent les auteurs.
Ils ajoutent que le diagnostic initial devrait être confirmé par d'autres tests. "Pour ceux initialement testés l'après-midi, un test de confirmation le matin pourrait être avisé".
Source : Center for Advancement of Health. JAMA2000;284:3157-59.
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