Des bienfaits de l’anesthésie épidurale ou de la rachianesthésie
L’anesthésie épidurale et la rachianesthésie, lors d’interventions chirurgicales importantes, réduisent d’environ un tiers la mortalité et diminuent également le risque de complications postopératoires graves. Ce sont les résultats d’une étude de chercheurs néo-zélandais, danois et hollandais, publiée dans le Bristish Medical Journal.
Afin d’obtenir des estimations fiables des effets de l’anesthésie épidurale et de la rachianesthésie sur la morbidité et la mortalité postopératoire, le Dr A. Rodgers de l’Université d’Auckland et ses collaborateurs ont fait une revue systématique de toutes les essais cliniques randomisés dans lesquels les patients ont bénéficié ou pas de l’anesthésie épidurale ou de la rachianesthésie. Soit un total de 141 essais incluant 9.559 patients.
Les principales mesures d’évaluation ont inclus toutes les causes de mortalité, la thrombose veineuse profonde, l’infarctus du myocarde, l’embolie pulmonaire, la nécessité d’une transfusion, une pneumonie ou autres infections, une dépression respiratoire, une insuffisance rénale.
L’étude montre que la mortalité globale était réduite d’environ un tiers chez les patients ayant bénéficié d’une anesthésie épidurale ou d’une rachianesthésie, comparé à ceux qui n’ont pas reçu ce type d’anesthésies (103 décès/4871 patients vs 144 décès/4688 patients ; odds ratio = 0,7 ; IC 95 % = 0,54-0,90 ; P=0,006).
La réduction de la mortalité ne diffère pas selon le type d’intervention chirurgicale, le type d’anesthésie appliqué (anesthésie épidurale ou rachianesthésie), ou lorsque ce type d’anesthésie est combiné à une anesthésie générale.
L’anesthésie épidurale ou la rachianesthésie réduisent de 44 % le risque de thrombose veineuse profonde, de 55 % l’embolie pulmonaire, de 50 % la nécessité d’une transfusion, de 39 % une pneumonie, de 59 % une dépression respiratoire (P < 0,001 ; pour tous les cas cités). Il y a également eu une réduction du risque d’infarctus du myocarde et d’insuffisance rénale.
Selon les auteurs, l’importance de certains des bénéfices reste incertaine et de plus amples études sont nécessaires afin de déterminer si les effets sont dus seulement à l’anesthésie épidurale ou à la rachianesthésie, ou si elle est due en partie à la non utilisation de l’anesthésie générale. Néanmoins, ces résultats supportent un usage plus étendu de l’anesthésie épidurale ou de la rachianesthésie.
Source : BMJ 2000 ; 321 : 1493-97
Descripteur MESH : Rachianesthésie , Mortalité , Risque , Complications postopératoires , Patients , Anesthésie , Dépression , Essais , Myocarde , Thrombose , Thrombose veineuse , Anesthésie générale , Insuffisance rénale , Morbidité