Traitement de la maladie coronarienne par le VEGF véhiculé via un vecteur viral
La délivrance, par le biais de l’adeno-associated virus, du facteur de croissance VEGF chez des souris atteintes par une maladie coronarienne a déclenché la croissance de vaisseaux sanguins dans le tissu cardiaque abîmé. Les résultats de cette étude de chercheurs du Howard Hughs Medical Institute sont parus dans Proceedings of the National Academy of Science.
Le VEGF (vascular endothelial growth factor) induit la croissance des vaisseaux sanguins. Les chercheurs pensent qu’il peut être utilisé en thérapie pour induire l’angiogénèse dans le muscle endommagé par un manque d’oxygène, comme c’est le cas pour la maladie coronarienne. Augmenter le flux sanguin et donc la capacité en oxygène disponible dans le muscle pourrait permettre un rétablissement de ces cellules.
Lors d’études précédentes, l’injection de la protéine VEGF dans le muscle cardiaque souffrant a entraîné une réponse angiogénique passagère. L’injection du gène du VEGF via un plasmide a causé le développement d’angiomes. L’insertion du gène VEGF dans un adenovirus a déclenché une réaction immunologique dans les cellules cardiaques, entraînant une inflammation, causant à sont tour une arythmie.
Les auteurs ont utilisé l’adeno-associated virus (AAV) comme vecteur afin de transporter la forme humaine du gène VEGF dans le muscle cardiaque des souris. Le vecteur a été injecté en plusieurs endroits du muscle endommagé et dans une région saine du cœur.
L’étude montre que la protéine est exprimée dans les tissus sain et endommagé du cœur. Mais le développement de nouveaux vaisseaux sanguins médiés par le VEGF ne se produit qu’au niveau du tissu endommagé. De plus, le vecteur AAV ne cause pas une réaction inflammatoire ou le développement de structure de type angiome.
« Ces résultats suggèrent que le vecteur viral adéno-associé peut être un mode idéal de livraison du gène VEGF dans le muscle cardiaque », note le Dr H. Su, co-auteur de cette étude.
Cette étude démontre que le vecteur AAV peut médier efficacement le transfert et adéquatement l’expression du gène VEGF. De plus, ce mode de délivrance du gène induit une angiogénèse dans le tissu cardiaque malade. L’utilisation de plasmides nus ou d’adénovirus causent, apparemment, une expression excessive du VEGF.
Le fait que la formation de vaisseaux sanguins n’a lieu qu’au niveau du tissu endommagé peut s’expliquer par une régulation, par le taux d’oxygène, de l’expression du gène VGEF et de son récepteur.
Source : University of California, San Francisco et Proc. Natl. Acad. Sci. 2000 ; 97(25) : 13801-13806
Descripteur MESH : Maladie , Maladie coronarienne , Génétique , Croissance , Vaisseaux sanguins , Virus , Cellules , Auteur , Inflammation , Oxygène , Plasmides , Tissus , Transfert