Les biologistes médicaux passent à l'action pour défendre la biologie de proximité

 Les biologistes médicaux passent à l’action pour défendre la biologie de proximité Face à la décision de la CNAM de réduire de manière drastique les tarifs des actes de biologie médicale, les biologistes médicaux libéraux et hospitaliers dénoncent une politique qui menace la viabilité de leur profession et la qualité des soins en France. En réponse, ils annoncent une mobilisation avec fermeture des laboratoires et alertent sur un risque de rupture du service à partir de décembre.

Une baisse des tarifs qui inquiète la profession

Les biologistes médicaux, qu’ils exercent en libéral ou à l’hôpital, sont unanimes : la réduction de près de 10 % des tarifs des actes de biologie imposée par la CNAM est perçue comme un coup dur pour leur profession. Cette baisse, qui s’ajoute à une réduction de 11 % déjà subie au cours des deux dernières années, est jugée inacceptable par les syndicats de la profession. Elle intervient en violation du protocole signé en 2023, qui prévoyait un partage équitable des charges liées à l’augmentation des volumes d’examens entre la CNAM et les biologistes.

Les conséquences économiques de cette mesure sont inquiétantes pour de nombreux laboratoires, en particulier ceux situés dans les zones rurales, déjà confrontés à des difficultés d’accès aux soins. En effet, la viabilité de nombreux laboratoires de proximité est directement menacée, et les syndicats alertent sur un risque de fermetures massives. Par ailleurs, cette baisse tarifaire freine les investissements dans les technologies innovantes, les ressources humaines et l’infrastructure numérique, compromettant ainsi la qualité et l'efficacité des diagnostics médicaux.

Une rupture de confiance avec la cnam

Les syndicats des biologistes médicaux dénoncent également une rupture de confiance profonde avec la CNAM. Lors des négociations de 2023, plusieurs irrégularités ont été relevées : absence de quorum, non-respect des modalités de convocation des réunions, et vote dans des conditions jugées non valides. Cette situation a renforcé le sentiment de méfiance des biologistes vis-à-vis de la CNAM, accusée de vouloir imposer une « biologie low cost » en France.

Face à ce constat, les biologistes ont décidé de durcir le ton. Ils appellent à la fermeture des laboratoires de biologie médicale entre le vendredi 20 septembre et le lundi 23 septembre inclus, avec possibilité de reconduire ce mouvement si la CNAM ne revient pas sur sa décision. Les syndicats préviennent également d’un risque de « shutdown » de la biologie médicale dès la mi-décembre 2024, lorsque le budget alloué à cette activité sera épuisé, forçant ainsi la fermeture totale des laboratoires et l’arrêt des examens pris en charge par l’assurance maladie.

Préserver la biologie de proximité pour garantir des soins de qualité

Les biologistes médicaux rappellent l’importance cruciale de leur rôle dans le système de santé français. Près de 70 % des diagnostics médicaux reposent sur des examens biologiques. La baisse des tarifs imposée par la CNAM aura des conséquences directes sur l’organisation des soins, la gestion des urgences biologiques, et la prévention des maladies. L’arrêt de certains examens, jugés non rentables, pourrait entraîner un retard dans la détection des pathologies chroniques et aiguës, ainsi qu’une saturation des services hospitaliers.

Les syndicats soulignent que leur demande ne vise pas à obtenir des financements supplémentaires, mais simplement à respecter l’esprit du protocole signé en 2023, en partageant équitablement l’accroissement des volumes d’examens avec l’assurance maladie. En l’absence de révision de la politique actuelle, la profession craint l’apparition de nouveaux « déserts de laboratoires », qui viendront s’ajouter aux déserts médicaux déjà présents en France.

Les biologistes médicaux appellent la CNAM à revenir sur ses décisions et à engager de nouvelles négociations basées sur des données réalistes et viables économiquement. Ils affirment leur volonté de préserver un modèle de biologie de proximité, reconnu pour son efficacité et son accessibilité, afin de garantir à tous les Français un accès équitable et de qualité aux soins de santé.

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