Cancer du pancréas : un test moléculaire ouvre la voie à la personnalisation des chimiothérapies
Des chercheurs Inserm au Centre de recherche en cancérologie de Marseille (CRCM – AMu/Inserm/CNRS/IPC) et des cliniciens de l’Institut Paoli-Calmettes (IPC) ont identifié un test moléculaire permettant la personnalisation des traitements du cancer du pancréas. Cette nouvelle stratégie, basée sur la prédiction de la sensibilité de chaque patient aux différents protocoles de chimiothérapie actuellement disponibles, ouvre la voie aux traitements personnalisés dans le cadre du cancer pancréatique.
Le cancer du pancréas est une maladie grave qui affecte un grand nombre de personnes chaque année. L’adénocarcinome ductal pancréatique (PDAC) est la forme la plus courante de cancer du pancréas, et son incidence a augmenté au cours des 30 dernières années. Environ 85 % des cas de PDAC sont diagnostiqués à un stade avancé, ce qui signifie que la thérapie systémique est le seul traitement capable d’améliorer les résultats pour les patients.
Le choix du traitement est actuellement basé sur l’évaluation du médecin, mais l’analyse moléculaire des tumeurs pour sélectionner le régime de chimiothérapie le plus efficace et le moins toxique représenterait une avancée majeure. Ces dernières années, plusieurs signatures d’ARN ont été décrites pour déterminer la sensibilité à la gemcitabine, le traitement standard pour les patients non éligibles à une chimiothérapie plus intensive.
Personnaliser les chimiothérapies des cancers du pancréas grâce à un nouveau test moléculaire
Le programme de recherche dirigé par deux chercheurs de l’Inserm le Dr Juan Iovanna et le Dr Nelson Dusetti dans un travail collaboratif avec les cliniciens de l’IPC a pris pour point de départ le fait que chaque tumeur est différente et que ses caractéristiques moléculaires contiennent des informations qui pourraient permettre d’identifier la chimiothérapie la plus adaptée.
Dans une étude publiée dans la prestigieuse revue Gastroenterology, l’équipe du CRCM montre comment, grâce à une analyse moléculaire faite à partir d’une très faible quantité de cellules tumorales issues d’une biopsie réalisée lors du diagnostic, il est possible de déterminer le meilleur traitement pour chaque patient.
Un essai clinique promu par l’IPC et une solution accessible aux patients
Cette découverte a été mise à l’épreuve lors d’un essai clinique promu par l’Institut Paoli-Calmettes et mené en collaboration avec le Centre Hospitalier Universitaire d’Angers et l’Hôpital Civil des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg. La prédiction du test moléculaire a pu être validée sur les biopsies de plus de 100 patients, pour lesquels la résistance à la chimiothérapie était connue. L’étude clinique a validé la forte valeur prédictive du test moléculaire.
Les résultats de cette étude ont des implications importantes pour le traitement de l’adénocarcinome ductal pancréatique avancé. L’utilisation de la signature GemCore pour prédire la sensibilité à la gemcitabine pourrait permettre une personnalisation plus précise du traitement, conduisant à de meilleurs résultats pour les patients. Ces signatures ont été validées dans des cohortes rétrospectives de tumeurs localisées sur des échantillons de tissus fixes au formol et enrobés de paraffine, ce qui suggère que cette approche pourrait être mise en œuvre dans les pratiques cliniques actuelles.
L’analyse moléculaire des tumeurs pourrait représenter une avancée majeure dans le traitement du cancer du pancréas avancé. La signature GemCore, qui contient moins de 100 transcrits, a été identifiée comme la plus performante pour prédire la sensibilité à la gemcitabine. L’utilisation de cette signature pour personnaliser le traitement pourrait conduire à de meilleurs résultats pour les patients et représente une avancée significative dans la prise en charge du cancer du pancréas avancé.
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