La pratique du Yoga a des effets positifs sur les indicateurs de longévité des séniors

La pratique du Yoga a des effets positifs sur les indicateurs de longévité des séniors Le Yoga est une pratique millénaire qui a des effets bénéfiques sur la santé physique et mentale. Cependant, peu d'études ont été menées sur l'impact du yoga chez les personnes âgées. Une récente revue systématique de 33 essais contrôlés randomisés a montré que le Yoga pouvait améliorer la vitesse de marche, la force des membres inférieurs, ainsi que d'autres indicateurs de longévité chez les séniors.

La fragilité est un état de vulnérabilité qui augmente le risque de décès, réduit l’autonomie et diminue la qualité de vie des séniors. On estime que jusqu’à 50 % des personnes âgées de 80 ans et plus souffrent de fragilité. Avec le vieillissement de la population mondiale, la fragilité est un problème de santé publique de plus en plus préoccupant.

Pour déterminer si le yoga pouvait apporter des solutions, des chercheurs du Brigham and Women’s Hospital ont analysé des études contrôlées randomisées sur le yoga et leurs participants âgés de plus de 65 ans. Les résultats, publiés dans Annals of Internal Medicine, montrent que le yoga est capable d’améliorer certains aspects des capacités physiques — comme la vitesse de marche et la capacité à se lever d’une chaise — qui sont liés à la réduction de la fragilité et à l’allongement de l’espérance de vie.

Selon la docteur Julia Loewenthal, de la division du vieillissement, la fragilité est le résultat d’une variété de problèmes, tels que les troubles de l’équilibre et de la marche, le déclin cognitif et certaines maladies chroniques. Si l’on considère une personne dans son ensemble, il est clair que plusieurs difficultés peuvent contribuer à la fragilité. Loewenthal estime que, puisque le yoga est capable d’avoir un impact sur de multiples domaines de la santé, il peut être un moyen efficace de réduire l’occurrence de la fragilité, dont les facteurs contributifs sont multiples.

Aucune recherche n’a été menée auparavant pour évaluer l’impact du yoga sur la santé physique par rapport à des modèles de fragilité validés, tels que le phénotype physique de Fried et le modèle de déficit cumulatif de Rockwood. L’examen par les auteurs de 33 études randomisées et contrôlées a révélé que les interventions de yoga avaient le lien le plus fort avec l’amélioration de la vitesse de marche par rapport aux groupes de contrôle inactifs ou ayant bénéficié d’interventions éducatives. En outre, les auteurs ont souligné l’importance clinique de cette découverte, car des recherches antérieures ont indiqué que des vitesses de marche plus lentes sont liées à une mortalité accrue chez les adultes âgés.

Les auteurs ont constaté que le yoga pouvait renforcer la force des jambes, ce qui est utile pour les activités quotidiennes telles que se lever d’une chaise ou d’un lit. L’amélioration de l’équilibre a été moins bien démontrée ; toutefois, les auteurs précisent que certaines des pratiques de yoga dans les études qu’ils ont évaluées se faisaient sur une chaise et n’ont donc peut-être pas eu les mêmes effets bénéfiques sur l’équilibre que les poses en position debout. La force de préhension, une autre mesure de la fragilité, n’a pas semblé bénéficier de la pratique du yoga. En outre, rien n’indique que le yoga puisse apporter des avantages pour la fragilité qui aillent au-delà de ceux liés à l’exercice physique ou à d’autres pratiques psychocorporelles comme le tai-chi.

Les chercheurs ont identifié plusieurs limites à l’étude, comme la taille limitée de l’échantillon de nombreux essais et le manque d’uniformité des pratiques de yoga évaluées. Il semble que les styles de pratique basés sur la méthode Iyengar, qui sont ajustables et permettent l’utilisation d’accessoires, puissent être particulièrement utiles pour prévenir la fragilité. À l’avenir les chercheurs prévoient d’utiliser des définitions validées de la fragilité, telles que le phénotype physique de Fried ou le test de déficit cumulatif de Rockwood, pour déterminer l’effet d’une intervention de yoga sur la fragilité chez les personnes âgées. Ils souhaiteraient par ailleurs pouvoir évaluer les conséquences d’une pratique plus précoce du Yoga étant donné que l’âge moyen des participants était de 72 ans.

Selon la Dr Loewenthal, les pratiques corporelles et mentales basées sur le mouvement sont susceptibles de favoriser un vieillissement sain tout au long de la vie. En effet, elles offrent non seulement des avantages sur le plan de la santé physique et cognitive, mais elles peuvent également conduire à un mode de vie globalement plus sain. Même s’il peut être avantageux de commencer ces pratiques à un âge plus jeune, l’étude a montré que les personnes plus âgées ont tout de même obtenu des résultats cliniquement significatifs. Il n’est donc jamais trop tard pour commencer à pratiquer le yoga ou à faire de l’exercice afin d’améliorer sa santé à un âge avancé.

 

https://doi.org/10.7326/M22-2553

 

Crédit photo : DepositPhotos

Descripteur MESH : Yoga , Longévité , Santé , Physique , Personnes , Essais , Membres , Vie , Vieillissement , Phénotype , Mouvement , Population , Qualité de vie , Santé publique , Recherche , Risque , Mortalité , Tai Chi , Solutions

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