Un gène anormalement réprimé peut être responsable de la progression du cancer du sein
Des chercheurs de l’Université d’Emory ont découvert qu’un gène appelé TMS-1, qui est normalement impliqué dans l’apoptose, est anormalement inactivé par la surexpression d’une methyl-transférase. Cette inactivation pourrait être responsable de la progression du cancer du sein. Les résultats de cette étude sont parus dans Cancer Research.
La methylation sert de marqueur pour les protéines qui lisent et interprètent l’information contenue dans l’ADN. Les gènes qui sont méthylés sont généralemnt inactivés ou « down-régulés » et ceux qui ne le sont pas sont généralement exprimés ou « up-régulés ».
Le Dr P. Vertino et ses collègues ont analysé l’ADN afin de trouver les gènes qui sont « down-régulés » en réponse à une methylation anormale. Ils ont trouvé que lorsqu’une methyltransférase particulière appelée DNMT-1 est expérimentalement surexprimée, celle-ci inactive par erreur le gène TMS-1. Ils ont également découvert que ce même gène est anormalement methylé et rendu silencieux dans les cancers du sein humain. Dans la mesure ou le gène TMS-1 est en partie responsable de l’élimination des cellules tumorales du sein par le mécanisme d’apoptose, cette inactivation pourrait conduire à un développement de la tumeur et à la progression du cancer du sein.
Puisque la plupart des médicaments et des radiations utilisés pour traiter les cancers agissent en induisant l’apoptose, l’inactivation de TMS-1 peut aussi conduire à une résistance vis à vis des thérapies anticancéreuses traditionnelles.
Les chercheurs ont également découvert des régions non méthylées qui normalement le sont. Selon le Dr Vertino, l’augmentation anormale des methylations peut conduire à une inactivation de gènes suppresseurs de tumeurs, tout comme l’absence de methylation peut contribuer à une progression de la tumeur par une instabilité chromosomique conduisant à des altérations génétiques.
Les methylations de l’ADN sont des processus réversibles. Les auteurs ont pu réactiver le gène TMS-1 devenu silencieux en utilisant des inhibiteurs des methyltransférases. Ils espèrent pouvoir faire de même chez l’homme et ainsi rétablir le contrôle de la croissance des cellules tumorales.
Source : Emory University Health Sciences Center
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