VIH/sida : plus de 33 millions de personnes séropositives dans le monde
Depuis le début de l'épidémie de sida, 50 millions de personnes ont été infectées par le VIH dans le monde et environ 16 millions sont décédées. Aujourd’hui, 33,4 millions vivent avec le virus dont 22,5 millions en Afrique sub-saharienne et 6,7 millions en Asie du Sud et du Sud-Est, indique un rapport publié mardi par le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Intitulé ‘le Point sur l’épidémie de Sida’, ce rapport est publiéà quelques jours de la Journée mondiale du sida qui se déroulera, comme chaque année, le 1er décembre.
Les décès dus au sida ont atteint cette année le chiffre record de 2,6 millions. De plus, 5,6 millions d'adultes et d'enfants ont été infectés en 1999, indique le rapport.
" C’est le monde en développement qui paye le plus fort tribut au VIH/sida. En effet, c’est dans ces régions que l’on dénombre plus de 95 % des personnes infectées et 95 % des décès liés au SIDA depuis le début de l’épidémie ", souligne le rapport.
En Afrique, le nombre des femmes VIH+ surpasse de 2 millions celui des hommes .
En Afrique subsaharienne, 55 % des adultes infectés sont des femmes, ce qui signifie que l'on compte plus de six femmes séropositives pour cinq hommes séropositifs. L'ONUSIDA et l'OMS estiment que fin 1999, 12,2 millions d'Africaines et 10,1 millions d'Africains entre 15 et 49 ans vivent avec le VIH.
Des études réalisées dans plusieurs pays ont montré que la probabilité que les jeunes Africaines de 15 à 19 ans soient séropositives était cinq à six fois plus élevée que celle qui est observée chez les garçons du même âge. La facilité de la transmission de l'homme à la femme par la voie sexuelle et les rapports sexuels avec des hommes plus âgés et infectés semblent contribuer à la vulnérabilité accrue des filles au VIH, indique le rapport.
Selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l'espérance de vie à la naissance en Afrique australe qui est passé de 44 ans à 59 ans entre le début des années 1950 et le début des années 1990 pourrait bien reculer à 45 ans entre 2005 et 2010.
Le PNUD estime par ailleurs que moins de 50 % des habitants de l'Afrique du Sud en vie aujourd'hui peuvent espérer atteindre l'âge de 60 ans.
Forte progression des contaminations en ex-Union soviétique
A l’échelon mondial, en 1999, la plus forte progression de cas d’infection par le VIH a été enregistrée dans les nouveaux Etats indépendants de l'ancienne Union soviétique, où la proportion de la population VIH+ a doublé entre 1997 et 1999.
Dans la région comprenant ces pays et le reste de l'Europe centrale et orientale, le nombre des personnes infectées a augmenté de plus d'un tiers pour la seule année 1999, pour atteindre un total estiméà 360 000.
En Fédération de Russie, près de la moitié de toutes les infections à VIH notifiées depuis le début de l'épidémie ont été recensées dans les neuf premiers mois de 1999.
" A Moscou, souligne le rapport, au cours des neuf premiers mois de 1999, le nombre des cas notifiés a été plus de trois fois supérieur à celui de toutes les années précédentes. Les villes entourant Moscou ont connu une augmentation encore plus forte du VIH, le nombre des infections notifiées étant cinq fois supérieur dans les neuf premiers mois de 1999 à celui observé pendant toutes les années précédentes ".
Le VIH ne se limite cependant pas aux grandes régions métropolitaines russes. Ainsi, dans la ville d'Irkoutsk, située en Sibérie, près de 1.300 infections ont été notifiées, la plupart en 1999.
4 millions de personnes infectées en Inde
" Le VIH n’a touché l’Asie, région où vit la moitié de la population mondiale, que vers la fin des années 80 et le début des années 90. Aujourd’hui, on dénombre dans la région 20 % de l’ensemble des infections recensées dans le monde. Le Cambodge et la Thaïlande figurent parmi les pays affichant les plus forts taux d’incidence du VIH ", peut-on lire dans le rapport conjoint ONUSIDA/OMS.
Il mentionne que certaines régions sont parvenues à contenir les nouvelles infections ou à améliorer le sort de ceux qui sont déà infectés. C’est notamment le cas des programmes de prévention énergiques mis en place par la Thaïlande et les Philippines et qui ont permis de réduire de manière durable le risque d'infection à VIH et d'abaisser ou de stabiliser les taux d'infection.
Les experts s’inquiètent du potentiel de propagation de l’épidémie en Chine et dans cet autre géant de la région qu’est l’Inde, " où plus de 4 millions de personnes ont déà été infectées, chiffre le plus élevé recensé pour un seul pays au niveau mondial ".
En Inde, d’importants efforts ont cependant été déployés pour mieux suivre l'évolution de l'épidémie. Ils ont déà permis de tripler le nombre des sites de surveillance du VIH en 1998.
En Amérique latine, les traitements antirétroviraux sont aujourd’hui disponibles. Le Brésil a notamment dépensé quelque 300 millions de dollars en 1999 pour dispenser ces médicaments à près de 75 000 personnes, réalisant du même coup une économie d’environ 136 millions de dollars entre 1997 et 1998 en dépenses d’hospitalisation et de soins.
Source : l'intégralité du rapport ONUSIDA/OMS (5,5 Mo, format PDF, texte et photos) est téléchargeable depuis http://www.unaids.org/publications/documents/unaids/index.html
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