La résistance des moustiques aux insecticides perturbe le développement des parasites
Une étude parue dans Nature montre que le moustique Culex quinquefasciatus résistant aux insecticides a une probabilité moindre de transmettre la filariose que ses congénères sensibles. Si ces découvertes surprenantes s’étendent à d’autres espèces d’insectes, ceci aura des conséquences importantes pour le contrôle des maladies transmises par les moustiques.
Le principal moyen de contrôler les maladies transmises par les moustiques comme le paludisme et la filariose est de traiter par des insecticides sous forme d’aérosol. La résistance aux insecticides est présumée augmenter la probabilité de la transmission des maladies par les moustiques grace à l’augmentation de la taille de la population et à une durée de vie plus longue en présence de ces insecticides.
Des chercheurs anglais et sri lankais ont voulu vérifier chez l’espèce Culex quinquefasciatus, un moustique présent au Sri Lanka, que les parasites ne pouvaient pas se développer chez l’espèce résistante aux insecticides.
C. quinquefasciatus utilise un mécanisme de résistance prépondérant survenant chez plus de 80 % des Culex résistants à travers le monde. Cette résistance dépend de l’amplification germinale de deux estérase et d'une oxydase codée par une séquence d’ADN de 30 kilobases. Jusqu’à 80 copies de cette séquence d’ADN peuvent être présentes par cellule.
Une des estérases trouvées chez les insectes résistants est exprimée à des quantités très importantes dans le tube digestif, les glandes salivaires, les tubes de Malpighi de l’insecte. Il en résulte une modification du potentiel d’oxydo-réduction dans ces cellules. Comme la plupart des parasites transportés par ces moustiques doivent passer par ces tissus pour compléter leur développement, il est possible que la survie du parasite puisse être directement affectée par le nouveau statut de résistance acquis par ces insectes.
L’étude montre qu’une augmentation de l’activité estérasique peut affecter le développement de la larve de Wuchereria bancrofti, ver responsable de la filariose. Son développement peut être stoppé dans les cellules intestinales des insectes résistants aux insecticides contrairement aux insectes sensibles.
Source : Nature 2000 ; 407 : 961-962
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