L’intolérance au lactose, une affection qui n’est pas anodine, encore peu diagnostiquée
Douleurs abdominales, diarrhées, ballonnements, constipations, nausées, migraines… Tous ces « petits maux du quotidien » peuvent être sources de gêne. Lorsqu’ils se font récurrents, voire systématiques, ils peuvent avoir une origine physiologique : l’intolérance au lactose.
Il ne s’agit plus alors de simples désagréments, mais d’une véritable atteinte à la vie sociale, chaque repas à l’extérieur devenant une épreuve de vigilance qui empêche de profiter du moment de convivialité. Pourtant, et malgré l’existence de tests simples remboursés par l’assurance maladie, le diagnostic de cette intolérance n’est pas encore un réflexe. L’intolérance au lactose, une affection méconnue, mais qui altère pourtant gravement la qualité de vie et touche 6 à 10% des adultes en France [1].
L’intolérance au lactose est la conséquence d’un déficit total ou partiel de lactase, une enzyme intestinale qui permet de digérer le lactose, c’est-à-dire le sucre du lait. Cette intolérance se traduit essentiellement par un inconfort intestinal qui se manifeste après l’ingestion d’aliments contenant du lactose et se traduit par des borborygmes, des coliques abdominales, des selles molles.
Comment diagnostiquer l’intolérance au lactose ?
À partir de ces symptômes, il existe plusieurs tests diagnostiques de l’intolérance au lactose (qui n’est décelable ni au scanner, ni à l’IRM).
Le premier test est le test d’éviction. Simple, gratuit, il peut être réalisé par les personnes elles-mêmes. Il consiste à éviter pendant 3 jours tous les produits laitiers et tous les produits contenant du lactose. Il suppose donc de lire attentivement les étiquettes de tous les produits achetés (le lactose est indiqué sous l’appellation « lait »). Au bout de 3 jours, si les symptômes persistent, ils ne sont vraisemblablement pas dus à une intolérance au lactose. En revanche, s’ils disparaissent et réapparaissent en réintégrant le lactose dans l’alimentation, l’intolérance au lactose est probable. Il faut alors passer aux tests médicaux.
Le test respiratoire se déroule à l’hôpital ou en laboratoire d’analyses médicales. Il consiste à mesurer le taux d’hydrogène expiré, avant et après l’absorption de lactose. Il dure 2 heures (une mesure toutes les 30 min.). Le résultat est immédiat.
Ce test peut être couplé à un test de mesure de la glycémie : prise de sang après ingestion de lactose. Ces deux tests sont pris en charge par l’assurance maladie.
Existe-t-il des traitements ?
Il n’existe pas de traitement curatif de l’intolérance au lactose, c’est-à-dire capable de réactiver la production de lactase. Seuls des compléments alimentaires sous forme de gélules permettent de compenser le déficit et d’améliorer la digestion du lactose en diminuant ou supprimant les symptômes. D’un point de vue pratique, ces compléments permettent de ne pas surveiller en permanence son alimentation et d’avoir une qualité de vie nettement améliorée.
Il existe des comprimés de lactase permettant de limiter les symptômes de l’intolérance au lactose.
Dr Michel Bouchoucha, service de Gastroentérologie de l’hôpital Avicenne, consultation de Neurogastroentérologie (AP-HP, Hôpitaux Universitaires de Seine Saint-Denis)
L’unité dans laquelle j’interviens est spécialisée dans le diagnostic et la prise en charge des troubles fonctionnels digestifs. Les patients sont adressés par les services hospitaliers et les correspondants gastroentérologues, nutritionnistes ou allergologues. Nous avons l'occasion de rechercher une intolérance au lactose environ une fois par semaine, ce qui représente environ 1 % de notre activité. Chez ces patients, il est plus fréquent de retrouver une intolérance (40% des cas) qu'une malabsorption du lactose (10% des cas environ).
Face à une suspicion d’intolérance au lactose, notre démarche est d'abord d'éliminer une pathologie spécifique (colite inflammatoire, pullulation microbienne), puis de mettre en évidence une malabsorption du lactose et/ou une intolérance au lactose par utilisation d'un test de provocation. Nous pouvons utiliser la mesure de la glycémie et/ou un breath test à l'hydrogène après ingestion de 25g de lactose. En cas de confirmation du diagnostic, nous expliquons les règles hygiéno-diététiques permettant d'éviter l'ingestion de lactose. Nous recommandons au patient d'éviter l'ingestion de lait (à l'exception de lait sans lactose) et de desserts lactés (flan, crème). Nous l'informons que les vrais yaourts et les fromages ne contiennent que peu de lactose, mais que ce sucre est présent dans de nombreux produits alimentaires (charcuterie, pâtisseries, glaces, pizza, etc.), voire comme excipient dans des médicaments. En cas d'écart alimentaire prévisible (comme les repas de famille), nous informons le patient qu'il existe des comprimés de lactase permettant de limiter les symptômes de l'intolérance au lactose.
Où se trouve le lactose ?
- Dans tous les produits laitiers : beurre (traces uniquement), petit-lait, poudre de lait (50% de lactose), crème et lait fermenté, yaourts industriels (non les yaourts maison), fromages
- Dans de nombreux produits élaborés : plats préparés, pizzas, pâtisseries, chocolat, biscuits, chips aromatisées…
- Dans les charcuteries (le lactose est un texturant et un agent de conservation) : saucisses, lardons d’entrée de gamme, saucisson, chorizo, mortadelle, salami, pâtés, pâtés en croûte, mousses, terrines, certaines rillettes
- Dans les crèmes glacées, glaces, cornets
- Dans 20% des médicaments (100% des pilules
contraceptives vendues en France)
À propos du laboratoire Physiosynthèse
Physiosynthèse a été initié en 2010 par Carlos Rommelaere, lui-même intolérant au lactose. En partenariat avec le cabinet de recherche FJ Life Sciences et en collaboration avec des médecins gastroentérologues et nutritionnistes et des diététiciens, les travaux ont abouti à une gamme de produits validés : Lactolérance 4500 et 9000 et Lactolérance 1Day, produit bio 100% fabriqué en France. www.lactolerance.fr
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