Mise en évidence d’une augmentation de la sensibilité au paludisme au cours de la période précoce du post-partum

Chez les femmes qui vivent dans des zones comportant des taux élevés de transmission du paludisme, la sensibilité au paludisme est plus élevée au cours des 2e et 3e trimestres de grossesse ainsi qu’au cours de la période précoce du post-partum, indique des parasitologues du laboratoire de Paludologie de l’IRD de Montpellier.

Entre le 1er juin 1990 et le 31 décembre 1998, le Dr Nafissatou Diagne et ses collègues ont suivi l’exposition au paludisme, la parasitémie et la morbidité chez les habitants d’un village du Sénégal où la fréquence de transmission est élevée.

Chez ces 38 femmes, les auteurs ont observé 58 épisodes d’accès de paludisme secondaire au cours de 61081 personnes-années d’observation.

L’incidence du paludisme était de 20,2 épisodes pour 1000 personnes-mois au cours de l’année précédant la conception et de 12 épisodes pour 1000 personnes-mois au cours d’une période de 365 jours après l’accouchement.

L’incidence des épisodes de paludisme augmentait significativement au cours des 2e et 3e trimestres de la grossesse et atteignait un maximum de 75,1 épisodes pour 1000 personnes-mois au cours des 60 premiers jours après l’accouchement.

Le risque relatif ajusté de survenue d’un épisode de paludisme était de 4,1 au cours des 60 premiers jours du post-partum, comparé à l’année précédant la grossesse.

« La durée de la fièvre au cours des épisodes de paludisme était plus longue et la prévalence ainsi que la densité des parasitémies asymptomatiques étaient significativement plus élevées au cours de la grossesse et dans la période précoce du post-partum par rapport aux autres périodes », concluent les auteurs.

Source : NEJM, 2000 ; 343 : 598-603.