Impact des modifications du régime alimentaire et de l’hygiène de vie des femmes sur les profils de l’incidence des coronaropathies

La réduction du tabagisme, l’amélioration du régime alimentaire et une augmentation de l’utilisation hormonale après la ménopause expliquent pour beaucoup la diminution de l’incidence de la maladie coronarienne dans ce groupe de femmes. L’augmentation de la prévalence de l’obésité semble cependant avoir ralenti le déclin de l’incidence des coronaropathies. C’est ce qu’indiquent dans le New England Journal of Medicine le Dr Frank Hu et ses collègues du département de nutrition de la Harvard School of Public Health (Boston, Massachusetts, USA).

Ces auteurs ont suivi 85.941 femmes âgées de 34 à 59 ans, sans maladie cardio-vasculaire ni cancer entre 1980 et 1994 au sein de la Nurses’ Health Study.

L’alimentation et les paramètres de l’hygiène de vie étaient évalués initialement et mis à jour au cours du suivi.

Après ajustement pour l’effet de l’âge, l’incidence des coronaropathies avait diminué de 31 % entre la période de 2 ans 1980-82 et la période de 2 ans 1992-94.

Entre 1980 et 1992, la proportion de participantes fumeuses avait diminué de 41 %, la proportion de femmes ménopausées utilisant un traitement hormonal avait augmenté de 175 % et la prévalence du surpoids, défini par un BMI supérieur ou égal à 25, avait augmenté de 38 %.

Au cours de la période d’étude, le régime s’était amélioré substantiellement.

Sur le plan statistique, les modifications de ces variables (en les considérant simultanément) expliquaient une diminution de 21 % de l’incidence de la maladie coronarienne, ce qui représente 68 % de la réduction globale de 1980-82 à 1992-4.

Considérée individuellement, la diminution du tabagisme expliquait une diminution de 13 % de l’incidence de la maladie coronarienne, les améliorations du régime expliquaient une diminution de 16 % et l’augmentation de l’utilisation des hormones après la ménopause de 9 %.

Enfin, l’augmentation du BMI expliquait une élévation de 8 % de l’incidence des coronaropathies.

Source : NEJM, 2000 ; 343 : 530-7.