Les puces à ADN : vraisemblablement une étape déterminante dans l'étude des mélanomes
Les puces à ADN devraient permettre d'identifier les gènes impliqués dans la formation de métastases issues de mélanomes malins. Deux articles publiés dans la revue Nature illustrent l'intérêt de cette technique dans l'étude du mélanome. Les puces à ADN pourraient grandement aider à définir des sous-groupes au sein des mélanomes malins, sous-groupes que l'on pourrait éventuellement lier à une évolution clinique particulière. De plus, l'identification globale des gènes impliqués dans la formation des métastases permettra de définir les cibles thérapeutiques éventuelles.
La technologie des puces à ADN ou "DNA microarrays" permet d'analyser en une seule fois l'expression de milliers de gènes. Ces puces contiennent jusqu'à 10.000 sondes qui vont s'hybrider sélectivement avec les ADNc préparés à partir des ARNm des cellules étudiées. Ces ADNc sont marqués par une sonde fluorescente. A l'issue de l'hybridation, la localisation et l'intensité des signaux de fluorescence émis permet de définir l'expression qualitative et quantitative. Cette technologie a déjà été mise à profit pour classer des cancers, tels que les leucémies.
Un article dans le numéro de Nature de cette semaine décrit comment cette technique de puce à ADN a montré l'activation sélective de plusieurs gènes (profil d'expression génique de mélanomes) impliqués dans la formation de métastases chez l'homme et la souris. Clark et al. ont montré par exemple que le gène RhoC pouvait par lui-même stimuler la formation de métastases lorsqu'il est surexprimé. D'autres gènes, eux aussi surexprimés, ont été identifiés : ils sont pour la plupart impliqués dans l'assemblage de la matrice extracellulaire et dans la régulation du cytosquelette.
Une autre étude, parue dans le même numéro du journal anglais, rapporte la caractérisation, chez l'homme, de profils d'expression génique différents parmi plusieurs cellules de mélanomes invasifs. Selon les auteurs de cette étude, Bittner, Melter et al. : "l'analyse globale des transcrits permet d'identifier des sous-types de mélanomes…et prédit expérimentalement des phénotypes vérifiables qui pourraient être d'importance dans la progression de la maladie".
Source : Nature 2000;406:532-535,536-540. Lien vers le site www.nature.com
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