Dépistage du cancer du sein
Le dépistage du cancer du sein reste un problème d'actualité, il s'agit du cancer féminin le plus fréquent, responsable de 10 789 décès par an, la probabilité d'avoir un cancer du sein étant évalué, pour une femme française, à ce jour à 10,1 %.
Il est très probable que les dépistages systématiques et les progrès thérapeutiques contribuent à une mortalité modérée ( 8 %), mais le nombre de nouveaux cas croit régulièrement.
Les programmes de dépistage en cours (32 départements) ciblent 40 % de la population française dans la tranche des 50-74 ans, ce qui, sur un plan pratique, fait que plus d'1 million de femmes ont déjà bénéficié d'une mammographie.
L'évaluation des programmes existants fait état d'un taux de participation moyen de 41,2%, avec 28% de premières mammographies et 33% de secondes mammographies à plus de trois ans.
Les indicateurs de qualité sont corrélés à aux taux retrouvés dans les autres pays européens, le taux de rappel est évalué à 7,7 % (7 % niveau européen) et le pourcentage de biopsies réalisées reste inférieur à la norme européenne de 1,5 %.
Les indicateurs d'efficacité font état de 9443 cancers dépistés depuis 1989, avec une fréquence importante de cancers de petite taille ou sans envahissement ganglionnaire, 14 % de cancers in situ (référence européenne > 15 %), 71 % de cancers sans envahissement ganglionnaire (référence européenne > 60 %).Néanmoins, 21,8 % de femmes sont perdues de vue en dépit d'un test suspect.
Les indicateurs d'organisation font état de délais moyens entre dépistage et date d'envoi du résultat de 14,5 jours pour les tests normaux et 14,3 jours pour les suspects, la norme étant fixée entre 10 et 15 jours.
La mise en œuvre du dépistage repose sur un ciblage de population et une gestion décentralisée. Le protocole retenu fait état d'une mammographie à deux incidences, tous les deux ans, réalisée par un radiologue habilité. Le coût de l'examen est entièrement pris en charge par la CNAM, les résultats de la première lecture sont donnés à la patiente, ceux de la seconde à son médecin traitant et elle reçoit ensuite ses clichés.
Au niveau départemental, ce sont des structures de gestion (centres de santé, GIP, associations loi 1901, hôpitaux) qui signent les conventions avec les Conseils régionaux et la CNAM, elles doivent par ailleurs assurer la formation des radiologues, l'assurance qualité, mais aussi le retour des informations.
Les comités régionaux collectent les informations, mais des rôles importants restent dévolus aux médecins traitants pour l'information et l'orientation des patientes. Ils seront secondés par les spécialistes et les centres spécialisés pour la prise en charge.
L'habilitation des radiologues dépend de la CNAM sur la base de critères définis dans un cahier des charges très précis
Il leur est proposé une formation leur permettant de s'assurer une compétence, au travers de la FORCOMED, conventionnée par la DGS depuis 1997.Cette association a déjà formé entre 1994 et avril 2000 1089 radiologues à l'organisation du dépistage, 1215 à la lecture spécifique des clichés de dépistage et 526 à l'assurance qualité.
Un comité départemental des femmes contribue à leur information, à leur sensibilisation, et à leur orientation vers des structures adaptées et pérennes. Enfin , l'InVS, assure la surveillance épidémiologique, évalue les dépistages et élabore un rapport pour le Ministère.
Le coût du dépistage généralisé du cancer du sein dépend, bien sur du taux de participation. Sur l'année 2001, le coût des examens de dépistage a été évalué à 410 millions de francs, celui du couplage dépistage-diagnostic à 840 millions.
On évalue à 3,3 millions le nombre de mammographies réalisées en 2005, dans la mesure où les 80 % de femmes concernées adhérent au projet, mais l'hypothèse la plus probable de 60 % du taux de participation fait ,bien sur, revoir les chiffres à la baisse soit 2,5 millions de mammographies, soit encore 1 milliard de francs en dépistage simple et 1,4 milliards en couplage dépistage-diagnostic .
Par ailleurs, la cotation actuelle à Z 41 de la mammographie passera à Z 36 à partir de la troisième année.
Docteur Françoise GIRARD
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