Risque de cancer du col de l'utérus et papillomavirus : une charge virale élevée et durable semble déterminante
Le risque de cancer du col de l'utérus associé au papillomavirus (HPV) est lié à une charge virale élevée et non pas seulement à l'absence ou à la présence du HPV 16. Selon deux articles parus dans le Lancet, une charge virale élevée constante et durable est un facteur de risque de cancer du col de l'utérus. Les auteurs indiquent que le dépistage du HPV 16 par PCR quantitative et l'examen cytologique pourrait permettre d'identifier les femmes à haut risque.
Dans une première étude dirigée par le Dr N. Ylitalo (Karolinska Institute de Stockholm), les auteurs ont analysé les frottis de patientes qui avaient participé à un programme de dépistage en Suède. La charge virale de HPV 16 a été déterminée par PCR quantitative et les frottis avaient été effectués à plusieurs reprises jusqu'à 26 ans avant un diagnostic éventuel de cancer du col de l'utérus.
Au total, 2.081 frottis provenant de 478 cas diagnostiqués et 1.754 frottis de 608 sujets contrôles ont été testés. Parmi les cas de cancer du col, les auteurs ont montré une augmentation uniforme de la charge virale 13 ans au moins avant le diagnostic, alors que l'examen cytologique était normal.
De plus, par rapport aux patientes non-infectées par HPV 16, celles dont la charge virale était élevée avaient (10 ans avant le diagnostic) 30 fois plus de risque de développer un cancer du col. Environ 25 % des femmes de moins de 25 ans avec une charge virale élevée ont développé ce cancer dans les 15 ans.
Une deuxième publication émanant du même groupe de chercheurs indique que le risque de carcinome du col in situ augmente avec le taux d'ADN de HPV 16 détecté. Le Dr Gyllensten (Université de Uppsala, Suède) précise que le risque de carcinome du col in situ est multiplié par 60 pour les 20 % de patientes qui présentent la charge virale la plus élevée (par rapport aux sujets négatifs pour HPV 16).
Les auteurs ajoutent que "l'analyse de la quantité d'ADN de HPV 16 peut prédire le risque de cancer à un stade ou les méthodes de dépistage classiques ne le permettent pas". Selon eux, des tests de dépistage par PCR quantitative réalisés lors d'examens gynécologiques de routine pourraient permettre de distinguer les sujets à risques.
Source : Lancet 2000;355:2194-2198, 2189-2193
Descripteur MESH : Charge virale , Utérus , Risque , Femmes , Diagnostic , ADN , Carcinome , Suède , Méthodes