Des chercheurs ont pu bloquer l'accumulation du prion et retarder l'apparition de la maladie chez la souris

Les chercheurs expliquent dans la revue Science que ceci a été rendu possible en faisant disparaître les cellules folliculaires dendritiques de la rate, cellules qui semblent désormais essentielles à la l'accumulation du prion dans la rate avant l'envahissement du système nerveux central. La méthodologie employée pourrait éventuellement amener à une thérapie pour ralentir la progression de la maladie de Creutzfeldt-Jakob.

Ce blocage de l'accumulation du prion a été réalisé par une équipe de chercheurs suisses, américains et anglais. Le Dr Montrasio, principal auteur de ces travaux, indique que les cellules folliculaires dendritiques ont besoin pour se développer de la présence de lymphocytes B qui expriment sur leur membrane la lymphotoxine-alpha/bêta.

Les scientifiques ont donc cherché à bloquer l'activité de la lymphotoxine-alpha/bêta. Pour ce faire, ils ont traité des souris infectées par le prion en leur administrant la forme soluble du récepteur de la lymphotoxine-alpha/bêta. Ce traitement a conduit à la disparition des cellules folliculaires dendritiques après la première semaine de traitement bien que certaines d'entre elles restent détectables.

Cette perte de cellules folliculaires dendritiques s'est accompagnée d'un arrêt de l'accumulation de prion dans la rate. De plus, les animaux traités par le récepteur soluble une semaine après avoir été infectés par le prion ont développé la maladie (tremblante) 25 jours après les animaux contrôle.

Selon le Dr Montrasio et ses collaborateurs, "Nos résultats montrent que les cellules folliculaires dendritiques sont essentielles pour l'accumulation des protéines PrP-sc (forme pathogène) et pour l'infectiosité dans la rate; elles contribuent directement ou indirectement à l'invasion du système nerveux central…". Ils ajoutent qu'un diagnostic précoce et qu'un traitement à long terme avec la méthodologie employée pourrait retarder la progression ne la maladie de Creutzfeldt-Jakob.

Source : Science 2000;288:1257-1259