Fractures ostéoporotiques de la ménopause : réduction du risque sous risédronate
Le risédronate, un biphosphonate de nouvelle génération, est bien toléré et entraîne une réduction rapide du risque de nouvelles fractures chez les femmes ménopausées souffrant d’ostéoporose, indique une étude publiée dans le dernier numéro du JAMA.
Le Dr Steven Harris et ses collègues de l’Université de Californie à San Francisco ont mené une vaste étude multicentrique, randomisée, double-aveugle, contrôle versus placebo, évaluant l’efficacité et la sécurité du risédronate (2,5 mg ou 5 mg/jour par voie orale) dans la prévention du risque de fractures ostéoporotiques.
Toutes les participantes ont reçu 1 g de calcium par jour. Celles qui avaient un taux bas de 25-hydroxyvitamine D à l’entrée dans l’étude ont pris jusqu’à 500 U.I de vitamine D par jour.
Au total, 2.458 femmes ménopausées âgés de moins de 85 ans et ayant déà eu au moins une fracture vertébrale dans le passé ont été incluses entre décembre 1993 et janvier 1998 dans cette étude, la plus importante par son effectif à ce jour en matière d’ostéoporose.
Le bras 2,5 mg/j de risédronate a été interrompu après un an. Dans les bras placebo et 5 mg/j de risédronate, 450 et 489 femmes ont poursuivi l’étude pendant trois ans.
Les investigateurs rapportent que l’incidence de nouvelles fractures vertébrales a été réduite de 65% [IC 95%, 38%-81%] dans le groupe risédronate par rapport au groupe placebo un an après l’entrée dans l’étude : 2.4% vs 6.4%, p <0,001.
Par ailleurs, une réduction du risque cumulatif sur trois ans de nouvelle fracture vertébrale de 41% [IC 95%, 18%-58%] a été observé chez les femmes qui prenaient 5 mg/jour de risédronate par rapport à celles sous placebo : 11.3% vs 16.3%, p =0.003.
Le risque fracture non vertébrale (poignet, hanche et/ou pelvis, jambe, clavicule) a diminué de 39% [IC 95%, 6%-61%] chez les femmes traitées par risédronate : 5.2% vs 8.4%; p=0.02.
Par rapport aux femmes sous placebo, la densité minérale osseuse (DMO) des femmes qui recevaient le biphosphonate a significativement augmenté au niveau de la colonne lombaire (5,4% vs 1,1%), du cou fémoral (1,6% vs - 1,2%), du trochanter du fémur (3,3% vs - 0,7%) et du radius (0,2% vs - 1,4%).
Le risédronate a été bien toléré. “Globalement, l’incidence des problèmes du tractus digestif haut dans le groupe 5 mg de risédronate a été similaire à celle du groupe placebo, la plupart de ces événements ayant une sévérité légère à modérée”, indiquent les auteurs. Les événements indésirables les plus fréquents ont été une dyspepsie, des douleurs abdominales, une gastrite.
Au total, “le pourcentage des patients qui ont eu une endoscopie digestive pour troubles gastro-intestinaux (4,2% dans le groupe groupe risédronate 5 mg/j) était similaire à celui du groupe placebo (3,7%) et une proportion comparable de sujets dans chaque groupe avaient des résultats anormaux (respectivement 85% et 83%)”.
L’analyse histologique a montré que l’os formé sous traitement par risédronate était normal.
Des études ont évalué l’efficacité du résidronate dans le traitement de la maladie de Paget, le myélome multiple et dans la prévention de la perte osseuse de la post-ménopause précoce. Ce biphosphonate de nouvelle génération est homologué par la FDA dans le traitement de la maladie de Paget.
"Il a obtenu son AMM en Suède il y a deux jours dans l’ostéoporose et devrait faire l’objet d’un dépôt de dossier en France auprès de l’Agence du médicament d’ici la fin de l’année”, indique-t-on chez Procter & Gamble. "L’AMM française pourrait intervenir dans les premiers mois de l’an 2000".
Source : JAMA. 1999; 282: 1344-1352.
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