L’état nutritionnel des patients en attente de transplantation hépatique est souvent mauvais
Le risque de dénutrition chez les patients en attente de transplantation hépatique est élevé car 2/3 d’entre eux ont des apports protéino-énergétiques insuffisants, rapportent des médecins suisses de l’unité de nutrition clinique et du service de chirurgie générale du CHUV de Lausanne dans la revue Gastroentérologie clinique et biologique. Le Dr MA Piquet et ses collègues précisent que 18 % d’entre eux présentent une dénutrition lors de l’inscription sur la liste des donneurs. Cette dénutrition est essentiellement liée à la diminution des apports alimentaires et à la sévérité de la cirrhose.
Le but de ce travail a été d’évaluer la prévalence de la dénutrition protéino-énergétique chez les patients en attente de transplantation hépatique et d’en rechercher les facteurs prédictifs.
Tous les patients en attente de transplantation hépatique entre 1995 et 1998 ont été prospectivement étudiés.
L’état nutritionnel était évalué par anthropométrie et impédancemétrie bio-électrique (en l’absence d’ascite et d’oedèmes).
Un patient était considéré comme « dénutri » si au moins l’un de ces paramètres était inférieur au 25E percentile. Les facteurs prédictifs de dénutrition recherchés était l’âge, le score de Child, la présence d’ascite ou d’encéphalopathie, l’étiologie alcoolique ou non, le régime sans sel et la quantité de calories et de protéines ingérées.
Les auteurs précisent que les analyses univariées ont été réalisées avec des tests de chi-2 et des anova et que l’analyse multivariée a été faite par régression logistique.
61 patients dont 90 % avec une cirrhose ont été inclus dans cette étude prospective suisse. Le score de Child à l’inclusion était A dans 27 %, B dans 51 % et C dans 22 % des cas.
La prévalence de la dénutrition au moment de la mise en liste de transplantation hépatique était de 11 malades sur 61. De plus, 25 malades sur 61 étaient à risque de dénutrition.
L’enquête alimentaire a montré que 42 des 61 patients avaient des apports protéino-énergétiques en dessous des apports recommandés.
En analyse univariée, le score de Child, l’ascite, l’encéphalopathie, l’étiologie alcoolique, la quantité de calories et de protéines ingérées étaient prédictifs de dénutrition. Le régime pauvre en sel et l’âge n’étaient pas liés à la dénutrition.
En analyse multivariée, seuls l’apport calorique et le score de Child étaient des facteurs prédictifs indépendants. Les auteurs notent que le déficit d’apports protéino-énergétiques était d’autant plus important que la dénutrition était plus sévère.
Ils concluent qu’un dépistage précoce de la dénutrition, incluant une enquête alimentaire, est nécessaire chez les patients ayant une cirrhose avancée pour permettre une prise en charge nutritionnelle adéquate.
Source : Gastroentérologie clinique et biologique, 2000, 24, A 76.
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