Un traitement hormonal substitutif pourrait réduire les risques d'accidents coronariens chez des patientes à risque
Une étude parue dans le JAMA indique qu'un traitement hormonal substitutif permet de réduire le taux de lipoprotéine(a) chez des femmes ménopausées présentant une maladie coronarienne. Les résultats suggèrent également une association entre la diminution du taux de lipoprotéine(a) et la réduction du risque d'accidents coronariens chez ces personnes. Néanmoins, les auteurs de ces travaux précisent que cette association reste à confirmer.
La lipoprotéine(a) ou Lp(a) a été identifiée comme un facteur de risque pour les accidents coronariens. Cependant le Dr M. Schipak et ses collègues rappellent que peu de données permettent d'évaluer les conséquences d'une réduction du taux de Lp(a) sur la survenue d'accidents coronariens ultérieurs. Par ailleurs, il a été montré qu'un traitement hormonal substitutif (estrogènes + progestatif) permettait de réduire le taux de Lp(a).
Les auteurs ont étudié les relations entre le taux de Lp(a), un traitement hormonal substitutif (THS) et la survenue d'accidents coronariens.
Cette étude a été conduite entre janvier 1993 et juillet 1998 et plus de 2700 femmes ménopausées et âgées de moins de 80 ans y ont participé. Elles présentaient toutes une maladie coronarienne et n'avaient pas subi d'hystérectomie.
Les participantes ont été réparties en deux groupes : un groupe a reçu 0,625 mg/j d'estrogènes et 2,5 mg/j d'acétate de medroxyprogestérone et l'autre un placebo. L'âge moyen était de 66,7 ans et le suivi de 4,1 an.
Les auteurs ont mesuré le taux de Lp(a) et le nombre d'accidents coronariens ayant entrainé un décès ou non.
L'analyse statistique montre que le taux de Lp(a) est un facteur de risque d'accident coronarien indépendant dans cette population. Le traitement progestatif/estrogènes permet de réduire significativement le taux de Lp(a) chez ces patientes atteintes de maladie coronarienne, indiquent les chercheurs. Ce résultat n'avait été jusqu'à présent démontré que chez des individus sains.
Les auteurs ont évalué le taux d'accidents coronariens en fonction du taux initial de Lp(a) chez ces patientes. Il apparaît que l'association progestatif/estrogène est plus bénéfique (comparée au placebo) chez les femmes qui présentaient un taux élevé Lp(a) à l'inclusion.
En conclusion, les auteurs soulignent que l'éventuel effet bénéfique du traitement hormonal substitutif sur la survenue d'accidents coronariens dans cette catégorie de patientes demande à être validé par des études complémentaires.
Source : JAMA 2000 ; 283 (14) : 1845-52
Descripteur MESH : Accidents , Association , Femmes , Maladie , Maladie coronarienne , Risque , Personnes , Placebo , Hystérectomie , Population