Cancer du sein : deux marqueurs biologiques pour évaluer les risques de récidive
Deux marqueurs biologiques permettraient d'évaluer le risque de récidive du cancer du sein. Le suivi de ces marqueurs pourrait éviter le recours à la chimiothérapie adjuvante post-opératoire chez certaines patientes. Ces conclusions ont été présentées au cours du Congrès Annuel de l'American Association for Cancer Research.
La chimiothérapie adjuvante reste le traitement classique pour la prise en charge des patientes opérées et présentant un envahissement ganglionnaire axillaire (N+). Cependant, le recours à cette médication est plus délicat chez les femmes qui n'ont pas d'envahissement ganglionnaire axillaire (N-). Evaluer les risques de recidive dans cette dernière catégorie de patientes permettrait à certaines d'entre elles d'éviter la chimiothérapie adjuvante et ses effets secondaires.
Une étude allemande (essai Chemo N0) prospective et multicentrique a évalué les risques de recidive de cancer du sein associés aux taux d'uPA (urokinase-type plasminogène activator) et de son inhibiteur PAI-1 (type-1 inhibitor). Des taux élevés de ces marqueurs sont liés à un mauvais pronostic chez les patientes N-. Selon le Dr A. Prechtl, il existe une corrélation entre le taux de ces deux marqueurs et la survie sans récidive (SSR) ainsi que la survie globale (SG). "Sur la base de mesures des taux de ces marqueurs, plus de la moitié des patientes N- peuvent être considérées comme ayant un faible risque de récidive".
Les taux d'uPA et PAI-1 ont été déterminés par ELISA chez 556 patientes N- opérées d'un cancer du sein. Parmi elles, 246 n'ont pas reçu de traitement complémentaire en raison d'un faible taux de ces marqueurs. Les 315 autres sujets présentaient des taux élevés d'uPA et de PAI-1 : 114 ont bénéficié d'une chimiothérapie adjuvante (CMF:cyclophosphamide, méthotrexate, 5FU) et 201 ont fait l'objet d'un suivi médical sans médication particulière.
Après un suivi moyen de 32 mois, les auteurs ont montré que le risque de récidive était inférieur à 10 % chez les patientes N- avec un taux bas d'UPA et de PAI-1. Le CMF a réduit le risque de récidive de 43 % chez les sujets à haut risque bénéficiant d'une chimiothérapie adjuvante.
Les chercheurs allemands estiment que ces résultats suggèrent une analyse systématique des taux d'uPa et de PAI-1 chez les patientes N- opérées d'un cancer du sein. Cependant, le suivi des sujets étudiés devrait permettre d'affiner la qualité prédicitive de ces deux marqueurs.
Source : communiqué de presse du Cooney Waters Group.
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