Cancer prostatique : toujours la question du dépistage

Le dépistage du cancer de la prostate par dosage du PSA et/ou toucher rectal ne parait pas permettre une réduction de la mortalité, d’après les résultats d’une nouvelle analyse.

Ceci est la conclusion d’une étude parue aujourd’hui dans les Archives of Internal Medicine. Concato et collaborateurs reviennent sur la problématique du dépistage du cancer de la prostate et sur les avantages qu’il pourrait apporter dans sa prise en charge. Néanmoins, on ne dispose pas actuellement d’éléments clairs en faveur d’une réduction de la mortalité grâce à un dépistage.

Les auteurs ont entrepris d’étudier les cas de plus de 71000 patients dont 501 avaient reçu un diagnostic de cancer d’adénocarcinome de la prostate entre 1991 et 1995. Ces patients étaient décédés entre 1991 et 1999. Leurs données médicales ont été comparées à celles de patients contrôles encore en vie au moment du décès des cas suivis.

Les résultats montrent que 14% des patients décédés et 13% des patients du groupe contrôle avaient bénéficié d’un dosage du PSA. « Un bénéfice du dépistage n’a pas été trouvé dans notre analyse première sur le dosage du PSA et la mortalité toutes causes confondues (odds ratio = 1,08 ;IC95%=(0,71-1,64)), ni dans une seconde analyse du PSA et/ou du toucher rectal et de la cause détaillée du décès (1,13 ;IC95%=0,63-2,06) », écrivent les auteurs.

Ces derniers estiment que ces tests de dépistage augmentent la détection des cancers prostatiques, même à des stades précoces, mais qu’ils ne prolongent pas forcément la survie. En conclusion, John Concato et ses confrères jugent que « les stratégies optimales pour le diagnostic et le traitement du cancer de la prostate restent incertaines et demandent des recherches complémentaires ».

Source : Arch Intern Med. 2006; 166: 38-43

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