Lupus érythémateux disséminé : des autoanticorps très précoces
Plusieurs types d’autoanticorps sont présents plusieurs années avant la phase clinique du lupus érythémateux disséminé (LED). Une étude conduite auprès de militaires américains montre que ces anticorps sont présents chez une vaste majorité de patients. Les diverses classes décrites apportent aussi des éléments sur les mécanismes biologiques de la maladie.
Cette étude publiée dans le NEJM du 16 octobre a porté sur 130 militaires américains qui ont développé un LED. Des prélèvements sanguins réalisés plusieurs années avant le diagnostic ont été analysés.
Dans 88 % des cas, un ou plusieurs autoanticorps associés au LED ont été retrouvés avant le diagnostic. Dans un groupe contrôle, seuls 4 % étaient positifs pour ces anticorps.
Les anticorps anti-nucléaires étaient ceux qui se développaient le plus tôt ainsi que les anticorps antiphospholipides, anti-Ro et anti-La. En moyenne, ces anticorps étaient présents 3,5 ans avant l’apparition des signes cliniques.
Les anticorps dirigés contre l’ADN double brin apparaissent un peu plus tard, soit environ deux ans avant le diagnostic. Les plus tardifs sont les anticorps anti-Sm et ceux dirigés contre les ribonucléoprotéines nucléaires, indiquent les auteurs.
Ces résultats montrent que la formation des ces autoanticorps peut signer l’instauration du LED dans sa phase présymptomatique. Ils devraient aussi aider à comprendre la cascades d’évènements qui conduisent à la maladie.
Source : NEJM 2003 ; 349:1526-1533
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