Première administration chez l’homme d’un anticorps monoclonal anti-IL-10 au cours d’un lupus érythémateux disséminé
Des chercheurs et rhumatologues français ont rapporté au cours des 10e Journées de l’ARP la première administration d’un antagoniste de l’IL-10 (interleukine-10) à l’homme. Leur étude, parue sous forme d’abstract dans le magazine médical ‘Revue du Rhumatisme’, confirme le rôle de cette cytokine inflammatoire dans la physiopathologie du LED, affection caractérisée par des manifestations cliniques plurifocales (touchant la peau, les articulations et les reins).
Conduite sous la direction de D. Emilie de l’Institut Paris-Sud sur les Cytokines (Clamart), cette étude a évalué, chez 6 patients présentant un LED actif et cortico-dépendant, la tolérance et l‘efficacité d’un antagoniste de l’IL-10 dans le LED, pathologie où cette cytokine joue un rôle central dans l’hyperactivité lymphocytaire.
Le traitement a consisté en une administration quotidienne par voie IV de 20 mg d’anticorps monoclonal murin anti-IL-10 pendant 21 jours, avec un suivi de 6 mois. Le critère principal d’évaluation a été la capacité à réduire le traitement corticoïde.
Le traitement a été bien toléré et l’index d’activité de la maladie (index Mex-SLEDAI) a été significativement diminué (p=0,001) entre J1 et J21. De même, la dose quotidienne de prednisone a significativement décru entre J1 et M6. (p inférieur à 0,005).
Cette étude a de plus permis de calculer la production endogène d’IL-10 chez les patients (de moins de 0,4 à 25 microgrammes par jour) et de montrer que la neutralisation de cette cytokine corrige certaines anomalies de réponse lymphocytaire liées à la maladie lupique.
Source : Revue du Rhumatisme, n°12, 866.
Descripteur MESH : Anticorps , Rôle , Articulations , Peau , Maladie , Patients , Cytokines , Index , Joue , Paris , Prednisone