La pollution de l’air peut induire des mutations transmissibles
Vivre à proximité des aciéries pourrait induire un taux plus élevé de mutations transmissibles, indique une étude réalisée chez des souris. Selon les auteurs, ces résultats indiquent que les animaux et humains qui vivent à proximité de ces usines seraient plus exposés au développement de mutations germinales en raison de l’inhalation d’agents mutagènes dans l’air.
Cette étude est présentée par Somers et al sur le site internet de la revue Proceedings of the National Academy of Sciences. Ce groupe de scientifiques rappelle que l’industrie de l’acier génère des composés polluants qui peuvent interférer avec l’ADN. Il avait été par exemple montré que certains oiseaux vivants dans la région des Grands Lacs avaient un taux de mutations plus élevé à proximité des aciéries.
Cependant, la cause et la source de la contamination responsable étaient difficiles à déterminer. Afin de mieux connaître ce risque, Somers et al ont utilisé deux groupes de souris. Le premier a été placé à proximité (1 km) d’une aciérie de façon à ce que les animaux soient exposés à de l’air provenant de l’usine. Le deuxième constituait le groupe témoin et été placé à 30 km du premier site.
Les chercheurs ont montré que la fréquence des mutations sur un locus particulier était 1,5 à 2,0 fois plus élevée chez les animaux situés près de l’aciérie comparé au groupe témoin. La lignée germinale paternelle était principalement touchée par ces mutations. D’après Somers et ses collaborateurs, ces données justifient l’étude approfondie des risques génétiques associés à l’air pollué.
Source : Proc Natl Acad Sci USA 2002, Early Edition.
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