Les alpha-défensines, des agents anti-VIH potentiels
Parmi les personnes infectées par le VIH, il y a un groupe appelé long-term-non-progressors (LTNP), c’est à dire des personnes qui vivent avec le virus pendant de longues périodes sans déclarer la maladie. C’est à partir d’une cohorte de ces individus avec le statut LTNP que des chercheurs américains ont caractérisé des facteurs anti-CD8 (CAF), appelés alpha-défensines, secrétés par les lymphocytes T CD8+, qui inhibent la réplication virale de manière indépendante des chimiokines.
Depuis 1986, on sait que les lymphocytes T CD8+ d’une certaine catégorie de personnes infectées par le VIH sécrètent des facteurs inhibant la réplication virale, nommés CAF pour CD8 antiviral factor. En 1995, le mystère sur ces facteurs est un peu levé, avec la démonstration qu’ils ne possèdent pas la même action que les bêta-chimiokines, les CAF ayant une action indépendante des co-récepteurs CXCR4 et CCR5.
Dans l’étude menée par David Ho (Université Rockefeller, New York, EU), les chercheurs ont travaillé sur les lymphocytes T CD8+ de personnes LTNP et montré que ces cellules produisaient des alpha-défensines 1,2 et 3, des molécules connues pour leur activité bactéricides et également capables d’inhiber in vitro la réplication de nombreuses souches du VIH.
Conscients que les alpha-défensines, grosses molécules par ailleurs, ne pourront peut-être pas entrer dans un schéma thérapeutique contre le virus du SIDA, les chercheurs vont cependant continuer à explorer leur potentialité.
Les auteurs vont s’attacher à créer de manière synthétique les parties actives de ces molécules et également réfléchir à la façon de les faire produire naturellement par l’organisme des personnes infectées par le VIH.
Source: Science publication en ligne du 26 septembre 2002; 10.1126/science.1076185
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