Cardiomyopathie alcoolique : une vulnérabilité génétique mise en évidence

Un groupe de médecins espagnols vient de montrer que le risque de cardiomyopathie alcoolique est lié au polymorphisme du gène de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ACE). Ainsi, le risque pourrait être jusqu’à 16 fois plus élevé selon le génotype considéré.

Les résultats de cette étude menée à Barcelone viennent de faire l’objet d’une publication dans les Annals of Internal Medicine. Fernandez-Sola et al. rappellent dans leur article que seulement une minorité d’alcooliques chroniques développe une cardiomyopathie. Par ailleurs, cette variabilité vraisemblablement d’origine génétique pourrait être associée au gène ACE.

C’est dans cet objectif que ces auteurs ont déterminé le génotype ACE de 57 alcooliques : 30 avec une cardiomyopathie et 27 avec une fonction cardiaque normale. Les deux groupes composés exclusivement d’hommes étaient comparables, exceptée leur fonction cardiaque.

Selon les résultats, 36 % des patients avec une cardiomyopathie portait un allèle I et 65 % un allèle D. Les sujets sans cardiomyopathie étaient respectivement 63 % et 37 % à porter un de ces allèles.

Résultat plus marquant, 89 % des homozygotes DD avaient développé une cardiomyopathie, comparés à 34 % des patients avec au moins une copie de l’allèle I. Le génotype DD est apparu lié à une plus mauvaise fraction d’éjection ventriculaire gauche.

Au final, Fernandez-Sola et al. ont estimé que comparés aux porteurs d’un allèle I, le risque de cardiomyopathie alcoolique est multiplié par 16 chez les homozygotes DD pour le gène ACE. Ces données semblent donc confirmer la part de vulnérabilité génétique dans l’apparition d’un dysfonctionnement du ventricule gauche chez les alcooliques chroniques.

Source : Ann Intern Med 2002 ;137:321-6

SR

Descripteur MESH : Génétique , Risque , Génotype , Cardiomyopathie alcoolique , Médecins , Alcooliques , Patients , Allèles

Recherche scientifique: Les +