Identification d’une mutation impliquée dans une forme héréditaire de cataracte
Des chercheurs rapportent dans la revue Nature Genetics qu’une mutation d’un gène impliqué dans la réponse au stress est impliquée dans une forme héréditaire de cataracte qui touche l’enfant. Ils n’excluent pas la possibilité que ce gène joue aussi un rôle dans la cataracte liée au vieillissement.
Ces résultats font l’objet d’une publication en ligne avancée sur le site Internet de la revue Nature Genetics. Cette étude a impliqué des chercheurs chinois, canadiens et danois. Les deux premiers auteurs sont Lei Bu et Yiping Jin.
Les auteurs de ces travaux réalisés sous la direction du Dr Xiangyin Kong (Chinese Academy of Sciences) expliquent que les cataractes congénitales sont la cause de 10 à 30 % des cécités chez les enfants et qu’environ un tiers des cas ont une origine génétique. Les gènes impliqués dans ces pathologies sont encore mal connus.
Les chercheurs ont examiné des familles chinoises touchées par des cataractes héréditaires à transmission autosomique dominante. Une analyse de liaison génétique a montré que cette pathologie était associée à la transmission d’une région du chromosome 16. Une analyse plus fine de ces régions a permis d’identifier des mutations dans le gène HSF4 (Heat Shock Factor 4). Dans chacune des trois familles chinoises dépistées, une mutation faux-sens différente a été retrouvée et cette mutation ségrège avec l’affection.
En collaboration avec Michael Hayden de l’Université de Colombie Britannique, les chercheurs ont analysé une famille danoise ou plusieurs membres présentaient une cataracte héréditaire. Ils ont trouvé une autre mutation de HSF4 chez les membres affectés, ce qui confirmait le rôle de ce gène dans cette pathologie.
Dans leur discussion, les auteurs expliquent que la protéine correspondant au gène HSF4 régule l’expression de plusieurs protéines HSP (heat-shock protein). Ces HSP sont des protéines chaperonnes qui interviennent dans la synthèse protéique, la mise en conformation des protéines mais aussi dans leur réparation et leur dégradation.
Si l’on considère que l’activité des chaperonnes diminue avec le vieillissement, il n’est pas exclu qu’une altération de la fonction de HSF4 soit impliquée dans les formes de cataracte liées à l’âge, concluent les chercheurs. Ce n’est pour l’instant qu’une hypothèse de travail.
Source : Nature Genetics Published online :24 June 2002, doi:10.1038/ng921
SR
Descripteur MESH : Cataracte , Mutation , Rôle , Vieillissement , Joue , Protéines , Génétique , Membres , Colombie , Conformation des protéines , Famille , Gènes , Internet , Liaison génétique , Travail