Attaques de sommeil et agonistes de la dopamine

Une revue de la littérature publiée dans le BMJ indique que les attaques de sommeil chez les patients parkinsoniens existent bien et diffèrent d’un état de somnolence normal. Elles sont associées à la prise d’agonistes de la dopamine mais les données sont encore insuffisantes pour établir des recommandations claires sur la prévention de ces épisodes de sommeil et sur les risques associés.

Dans cette étude autrichienne, Homann et ses confrères rappellent que les accidents automobiles chez les parkinsoniens ont été associés à la prise d’agonistes de la dopamine comme le pramipexole et la ropinirole. Cependant, ce lien est remis en question par divers auteurs et l’existence même de ces attaques de sommeil comme entité différente de la somnolence est controversée.

La recherche des articles sur les attaques de sommeil chez les parkinsoniens a permis d’identifier 20 publications entre juillet 1999 et mai 2001. Au total, 124 patients étaient concernés par ces épisodes de sommeil. L’analyse de 1.787 parkinsoniens permet d’estimer que 6,6 % (0 % - 30 %) des patients sous traitement dopaminergique sont concernés par ces épisodes de sommeil.

Selon Homann et al., les attaques de sommeil sont à distinguer des épisodes de somnolence classiques. Ils définissent ces attaques « comme un sommeil écrasant qui survient sans prévenir ou avec un prodrome suffisamment court ou trop fort pour prendre des mesures protectrices ».

Les auteurs ont également noté que ces épisodes étaient soumis à un effet de classe selon le traitement reçu : lévodopa, dérivés de l’ergot de seigle ou agoniste de type ‘non-ergoline’.

Globalement, la survenue de ces épisodes est très difficile à prédire et leur prévention ou traitement reste un problème. A propos des dangers qui leurs sont associés, Homann et al soulignent que ces les attaques de sommeil sont trop rares pour que les patients parkinsoniens, traités par ces médicaments, arrêtent de conduire.

Source : BMJ 2002 ;324 :1483-7

SR