Hypertrophie bénigne de la prostate : associer deux traitements pour ralentir la progression

Selon un essai présenté au congrès de l’American Urological Association (AUA), l’association doxazosine + finastéride retarde la progression clinique de l’hypertrophie bénigne de la prostate par rapport à chacun de ces médicaments pris isolément.

Cet essai dirigé par John McConnell (University of Texas Southwestern Medical Center, Dallas) a été présenté le 28 mai à l’occasion du congrès de l’AUA qui se tient cette année à Orlando.

L’essai ‘Medical Therapy Of Prostatic Symptoms’ (MTOPS) est une étude multicentrique financée par les Instituts Nationaux de la Santé (NIH) américains. Son objet était de comparer par rapport à un placebo l’efficacité de la doxazosine (antagoniste des récepteurs alpha-1), du finastéride (inhibiteur de la 5 alpha-réductase) ou de l’association des deux molécules. Le critère principal de comparaison était la progression de l’HBP jugée d’après l’aggravation des symptômes, les infections urinaires, l’incontinence, la rétention urinaire ou le recours à un traitement invasif.

Au total, 3.047 hommes ont été randomisés selon un protocole en double aveugle. Le suivi moyen était de 4,5 ans.

L’association des deux molécules a réduit l’incidence des progressions et a retardé leur apparition. La réduction du risque par rapport au placebo était de 67 % avec l’association doxazosine + finastéride, de 39 % avec la doxazosine et de 34 % avec le finastéride.

« C’est le genre de résultat très clair que l’on essaye d’obtenir lorsque nous lançons un essai clinique », a déclaré le Dr Leroy Nyberg du National Institute of Diabetes and Digestive and Kidney Diseases. Il ajoute que « la preuve en faveur du traitement combiné chez des patients sélectionnés est si forte que j’espère voir des changements majeurs dans la pratique médicale dans un futur proche ».

Comparé au placebo, le risque de rétention urinaire était réduit de 79 % avec l’association doxazosine + finastéride, de 67 % avec le finastéride et de 31 % avec la doxazosine (non significatif). Le risque de traitement invasif était réduit de 69 % avec l’association doxazosine + finastéride, de 64 % avec le finastéride et de 8 % avec la doxazosine (non significatif).

« Le traitement combiné offre non seulement une meilleure amélioration des symptômes à long terme mais comme le finastéride réduit la taille de la prostate, les patients ont moins d’épisodes de rétention urinaire et ont moins recours à la chirurgie », ajoute McConnell dans un communiqué des NIH.

Par ailleurs, l’étude a permis de dégager précisément le profil des patients à risques qui bénéficieront le plus de ce traitement. « Un sujet qui sera abordé au congrès de l’AUA », d’après McConnell.

Source : National Institutes of Health.

SR

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