Carcinomes hépatocellulaires non opérables : la chimio-embolisation augmente le taux de survie
Selon les conclusions d’une étude espagnole, la chimio-embolisation permet d’améliorer significativement la survie de patients avec un carcinome hépatocellulaire non opérable. Les auteurs soulignent toutefois que ces bénéfices ont été observés dans une population de patients qui répondaient à des critères d’inclusion très précis.
Dans le cas des carcinomes hépatocellulaires, la majorité des tumeurs sont diagnostiquées à un stade avancé et il n’existe pas de traitement définitivement recommandé pour la prise en charge des formes non opérables. Dans le dernier Lancet, Llovet et al rendent compte d’un essai randomisé sur la chimio-embolisation artérielle dans ces formes non opérables et des avantages qu’elle apporte sur la survie.
Dans cet essai conduit sur 112 patients, les auteurs ont comparé la survie avec l’embolisation artérielle simple (lipiodol), la chimio-embolisation (lipiodol + doxorubicine) et avec un traitement conservateur.
D’après les résultats publiés, les probabilités de survie à 1 an et deux ans étaient de 75 % et 50 % pour l’embolisation, 82 % et 63 % pour la chimio-embolisation et enfin 63 % et 27 % pour le traitement conservateur. Les différences observées avaient justifié l’arrêt de l’essai avant son terme.
Dans leur discussion, ces auteurs estiment que cet essai montre clairement le bénéfice apporté par la chimio-embolisation artérielle dans ces formes sélectionnées de carcinome hépatocellulaire.
« Les bénéfices en survie peut être attribués à la fois à la sélection restrictive des candidats et à la réponse significative au traitement », soulignent-ils. Selon eux, le mode de sélection a permis de retenir les patients qui étaient les plus susceptibles de tirer bénéfice de ces traitements et a exclu ceux avec le plus mauvais pronostic ou qui seraient décédés durant le suivi.
Seulement 12 % des patients initialement recrutés avec un carcinome hépatocellulaire ont rempli les critères d’inclusion et ont accepté d’entrée dans le protocole. Ces résultats doivent être confirmés et les auteurs estiment que la chimio-embolisation devrait devenir une approche de référence « pour un groupe sélectionné de candidats (carcinomes hépatocellulaires intermédiaire, inopérables et avec une fonction hépatique préservée) ».
Source : Lancet 2002 ;359:1734-39
SR
Descripteur MESH : Patients , Survie , Carcinome , Carcinome hépatocellulaire , Population , Précis , Doxorubicine , Pronostic , Tumeurs