Méthylation de l’ADN, hépatocarcinomes cellulaires et environnement
On sait que certains profils de méthylation de l’ADN sont associés à des risques de cancers, notamment ceux concernant l’hyperméthylation des îlots CpG présents au niveau des promoteurs de gènes. Des recherches sur l’origine de l’hépatocarcinome cellulaire, publiées dans le Journal of National Cancer Institute, semblent montrer une influence environnementale du degré de méthylation observée dans ce cancer, celui-ci étant trouvé plus élevé dans les pays où l’incidence de l’hépatocarcinome cellulaire est la plus importante.
Le docteur Jean-Pierre Issa (Anderson Cancer Center, Université du Texas, Houston, EU) et ses collaborateurs de Baltimore et de Londres, se sont focalisés sur le cancer du foie car cette pathologie étant souvent en relation directe avec des facteurs environnementaux, elle constitue un modèle de choix d’étude des variations épigénétiques sur l’incidence des cancers.
Les auteurs ont procédé à l’analyse de la méthylation des îlots CpG (12 dont 8 sur des gènes connus) parmi 85 tumeurs hépatiques provenant de toutes les régions du globe.
Les chercheurs ont trouvé 8 îlots CpG hyperméthylés, dont le récepteur aux oestrogènes avec une fréquence de 62% (la plus élevée observée). Il a été retrouvée une corrélation entre le degré de méthylation de l’ADN et les patients à haut risque d’exposition à des carcinogènes favorisant les hépatocarcinomes (cirrhoses, hépatites B et C).
Les patients dits à ‘bas risque’ de cancer favorisé par l’environnement, c’est à dire ceux ayant le plus se susceptibilité de développer spontanément une tumeur, ont présenté une méthylation de leur ADN moins importante que les patients à haut risque d’exposition.
En conclusion, cette étude des variations géographiques du statut de méthylation de l’ADN , montre que l’influence de la variation épigénétique sur l’incidence de l’hépatocarcinome cellulaire est une réalité, et, sachant que l’hyperméthylation de l’ADN peut être réverser par certains traitements, les chercheurs espèrent pouvoir détecter certains patients avec des facteurs risque environnementaux, pour lutter contre certains cancers.
Source : J Nat Cancer Inst 15 mai 2002;94(10):755-61
PI
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