Les cellules NK, un nouveau réservoir du VIH ?
Des chercheurs grecs et américains ont identifié une sous population de cellules NK (Natural Killers) retrouvée infectée par le VIH chez certaines personnes contaminées par le virus, bien qu’étant sous thérapie antirétrovirale active de longue durée. Ces cellules restent capables de produire du virus infectieux et peuvent être infectées par des isolats R5 et X4 du VIH-1 in vitro. Les cellules NK apparaissent donc être un réservoir supplémentaire du VIH responsable de la chronicité du SIDA.
On sait que malgré les traitements anti-rétroviraux, qui réduisent toutefois nettement la charge virale sanguine, des cellules immunitaires restent infectées par le virus, à l’état latent, comme certains lymphocytes CD4+ quiescents.
Mais le rebond viral observé lorsque le traitement est stoppé n’est pas toujours corrélé avec la proportion de cellules T infectées chroniquement par le virus, ce qui suggère que chez certains patients, d’autres réservoirs existent.
Antonio Valentin (Université d’Athènes) et al ont mis en évidence une autre origine de cellules immunitaires capables d’héberger à l’état latent le VIH, les cellules NK, particulièrement la sous population CD56+CD3- possédant le récepteur CD4 et les 2 corécepteurs CCR5 et CXCR4.
Des analyses sur cette population cellulaire purifiée de personnes VIH+, a montré non seulement la présence de l’ADN viral mais également la possibilité de faire produire in vitro par ces cellules des particules virales infectieuses.
Une étude longitudinale des personnes infectées porteuses de cellules NK possédant de l’ADN viral, a montré que même après 1 à 2 ans de trithérapie antirétrovirale, les cellules NK de ces patients possédaient encore de l’ADN du VIH.
Ces résultats devraient inciter selon les auteurs à penser à de nouvelles stratégies thérapeutiques visant à cibler le réservoir cellulaire potentiel de VIH représenté par les cellules NK, celles-ci ne réagissant pas de la même manière que les cellules T aux différents médicaments actuellement employés pour traiter l’infection.
Source : Proc Natl Acad Sci USA 14 mai 2002;99(10):7015-20
PI
Descripteur MESH : Cellules , VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Infectiologie , Virus , Personnes , Population , Patients , Charge virale , Lymphocytes