L’origine des souches d’anthrax se précise…un peu

Des chercheurs rapportent dans la revue Science les conclusions d’une étude comparative sur la souche de Bacillus anthracis mise en cause dans les attaques d’anthrax récentes qui ont eu lieu en Floride. Bien que l’origine précise de cet isolat reste inconnue, ces nouveaux résultats confirment qu’il est très proche de la souche « Ames » utilisée dans les laboratoires de recherche.

Cette étude menée par des chercheurs du TIGR (The Institute for Genomic Research) a été mise en ligne le 9 mai sur le site de la revue américaine Science.

Dans cet article, Read et al décrivent l’analyse génétique de d’un isolat de B. anthracis véhiculé par courrier et responsable d’un décès en Floride. Isolé sur le corps du patient, sa séquence a été comparée à celle d’une souche de référence : la souche « Ames ». Cette souche de B. anthracis « Ames » a été isolée en 1981 au Texas sur le cadavre d’une vache et est utilisée depuis dans des laboratoires de recherche aux Etats-Unis et en Europe.

Les données récoltées par cette analyse tendent à démontrer que l’isolat de Floride dérive bien de la l’isolat « Ames », expliquent les chercheurs. En effet, peu de différences ont été notées avec les séquences nucléiques de référence.

Ces travaux ont toutefois permis de définir l’existence d’une soixantaine de marqueurs de variabilité génétique, utiles pour classer les différents isolats. « Cette étude nous fournit des bases de travail pour de futures recherches sur les variations génétiques parmi les souches bactériennes d’anthrax », a commenté le Dr Anthony Fauci, directeur de l’Institut national américain sur l’allergie et les maladies infectieuses (NIAID), organisme qui a participé au financement de ces travaux.

En conclusion, ces résultats ne permettent pas vraiment de faire avancer « l’enquête » de façon significative mais fournissent des outils méthodologiques et génétiques pour l’étude de ce type d’infections.

Source : Science 2002 ; published online 9 May 2002.

SR