Rien ne permet actuellement de prédire les limites de l’espérance de vie humaine

Ce sont les conclusions d’une observation objective des données démographiques que veulent souligner des chercheurs allemands et britanniques, qui, s’appuyant sur les courbes de la longévité humaine depuis un siècle, ne voient aucune raison valable pour dire que notre espérance de vie est limitée. Publiée dans la revue Science, cette étude dit que des limites existeraient si les courbes montraient un infléchissement, or ce n’est pour le moment nullement le cas. Au rythme de progression actuelle, l’espérance de vie moyenne dans les pays développés atteindra 100 ans dans 6 décennies. Les auteurs alertent les politiques sur les inévitables problèmes démographiques que ce phénomène provoquera à court terme.

Jim Oeppen (Cambridge, GB) et James Vaupel (Rostock, Allemagne), deux démographes, ont revu la littérature concernant l’espérance de vie dans les pays développés, et ils ont observé que l’espérance de vie augmente de façon linéaire, à raison de trois mois par année.

«Ce que doivent comprendre les politiques de notre étude est qu’il n’apparaît aucune limite dans l’espérance de vie humaine», a dit Vaupel, ajoutant que les «implications majeures d’un tel phénomène seront d’ordre économique (pensions), sanitaires (soins aux plus âgés) et qu’il faut faire des projections pour trouver des solutions aux besoins futurs».

Bien que les auteurs se défendent de dire qu’il n’y a pas de limites à l’espérance de vie, ils affirment qu’il est impossible aujourd’hui d’en fixer, et ils ajoutent courbes à l’appui que «l’extraordinaire linéarité constatée dans la progression de l’espérance de vie depuis quelques décennies, est un des phénomènes de constance de masse jamais observé».

Et en notant qu’il est «remarquable de constater la présence désormais tout à fait banale de centenaires parmi les générations d’aujourd’hui», les auteurs insistent sur l’absence de perspectives dans les politiques démographiques et sur les inévitables problèmes qui surgiront à terme face à cette longévité humaine sans cesse croissante.

Source : Science 10 mai 2002;296

PI