Les bénéfices de l'infliximab dans la maladie de Crohn se confirment

Une nouvelle étude confirme l'intérêt de l'infliximab chez certains patients avec une maladie de Crohn. Chez les sujets répondeurs, la poursuite d'un traitement par infliximab toutes les 8 semaines favorise la rémission, l'arrêt des corticoïdes et un allongement de la période de rémission.

Ces résultats sont ceux de l'essai ACCENT I et sont publiés dans le Lancet du 4 mai. Dans cette publication, Hanauer et al décrivent le cas de 335 patients avec une maladie de Crohn qui ont bien répondu à une première perfusion d'infliximab (anticorps anti-TNF-alpha) à un dosage de 5 mg/kg. Ce taux de réponses favorables était de 58 % (335/573) par rapport au groupe initialement sélectionné.

Cet essai multicentrique (USA, Europe, Israël), randomisé et contre placebo était construit de façon à déterminer l'impact de la poursuite d'un traitement par infliximab dans les formes actives de maladie de Crohn qui répondent à cet anti-TNF-alpha.

Les 355 sujets répondeurs ont été répartis dans trois groupes après la perfusion initiale :

- placebo - perfusions d'infliximab à 5 mg/kg - perfusions d'infliximab à 10 mg/kg après deux perfusions à 5 mg/kg

Les perfusions ont eu lieu au moment de la randomisation, à un mois puis tous les deux mois pendant un an.

A la 30° semaine, le taux de rémission était de 21 % dans le groupe placebo, 39 % dans le groupe infliximab à 5 mg/kg et 45 % dans le groupe infliximab à 10 mg/kg.

Par ailleurs, le délai médian jusqu'à la perte de réponse était de 19 semaine avec le placebo, 38 semaines avec l'infliximab à 5 mg/kg et plus de 54 semaines avec l'infliximab à 10 mg/kg. Les traitements actifs étaient également associés à une réduction ou un arrêt des corticoïdes.

Selon Hanauer, cette étude est importante parce qu'elle démontre qu'il existe une réponse soutenue contre la maladie de Crohn lorsque le traitement par infliximab est poursuivi, comme cela a été observé dans le cas de la polyarthrite rhumatoïde.

"Cette étude suggère également que traitement ou une thérapie d'entretien à 10 mg/kg pourrait prolonger la réponse par rapport à un dosage à 5mg/kg, ce qui est en accord avec les résultats observés dans la polyarthrite rhumatoïde", a également ajouté Hanauer dans un communiqué.

Source : Lancet 2002;359:1541-9.

SR