Euthanasies et suicides assistés par un médecin : pas si simple
Il peut y avoir des problèmes cliniques lors de la réalisation des euthanasies et des suicides assistés par un médecin, révèle une étude néerlandaise publiée dans le New England Journal of Medicine et réalisée par l’équipe du Dr Johanna Groenwound du Department of Public Health de L’Erasmus University de Rotterdam (Pays-Bas). Ces chercheurs ont classé les problèmes cliniques en problèmes techniques, telles que les difficultés d’insertion du cathéter intraveineux, les complications, telles que les myoclonies (contractions brèves et involontaires de plusieurs muscles) ou les vomissements, ou les problèmes de réalisation, tels que les délais plus longs que prévus entre l’administration des médicaments dangereux censés entraîner la mort et le décès lui-même.
Ces chercheurs ont analysé les nombreuses données de 2 études portant sur l'euthanasie et les suicides assistés aux Pays-Bas, l’une réalisée en 1990 et 1991, l’autre en 1995 et 1996, et totalisant un ensemble de 649 cas.
Cette étude montre, qu’aux Pays-Bas, les médecins qui veulent apporter une aide à un suicide terminent parfois eux-mêmes par l’administration d’un médicament létal en raison de l’impossibilité du patient à prendre les médicaments ou en raison de problèmes d’efficacité lors de la réalisation du suicide assisté par le médecin.
Les résultats montrent que dans 114 cas, l’intention du médecin était de fournir une aide au suicide et dans 535 cas de réaliser une euthanasie. Les problèmes ont été plus fréquents dans le cas de suicide assisté que dans les cas d’euthanasie. Des complications sont survenues dans 7 % des cas de suicide assisté, et des problèmes d’efficacité (délai avant le décès plus long que prévu, échec d’induction d’un coma, ou induction d’un coma suivi par le réveil du patient) sont survenus dans 16 % des cas, des complications et des problèmes d’efficacité sont survenus respectivement dans 3 % et 6 % des cas d’euthanasie.
Le médecin a décidé d’administrer un médicament létal dans 21 des cas de suicide assisté (18 %), qui sont alors devenus des cas d’euthanasie. Les raisons de cette décision comprenaient les problèmes d’efficacité (dans 12 cas) et l’impossibilité du patient à prendre tous les médicaments (5 cas).
Source : NEJM, 24 février 2000, Vol.342, n°8 : 551-6.
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