Susceptibilité génétique aux thérapies anti-hypertensives

La prescription médicale selon la carte génétique individuelle des individus sera peut-être le futur concernant les thérapies anti-hypertensives, si on regarde cette étude publiée aujourd’hui dans la revue médicale JAMA. Des médecins-chercheurs américains et hollandais ont en effet observé que les individus hypertendus porteurs d’une certaine forme du gène de l’adducine, impliqué dans la régulation du transport rénal de sodium, avaient deux fois moins de risque d’être sujet à un IDM et à un AVC combinés que les autres s’ils bénéficiaient d’une thérapie anti-hypertensive à base d’anti-diurétique.

Bruce Psaty (Université de Washington, Seattle, EU) et al, sachant qu’un variant génétique de l’^α-adducine était associé à la réabsorption sodique et à l’hypertension sel-dépendante, ont cherché à savoir si ce variant modulait les effets d’anti-diurétiques sur l’incidence d’IDM et d’AVC parmi des patients hypertendus.

Les patients enrôlés dans cette étude cas-contrôles (n=323), étaient soit homozygotes pour le gène sauvage de l’adducine, soit porteurs d’une ou deux copies du variant en question Gly460Trp.

Les patients ont eu soit un premier IDM (206) soit un premier AVC (117) entre janvier 1995 et décembre 1998. Les contrôles (715), ont, comme les cas, bénéficié d’un traitement anti-hypertenseur.

Parmi les 653 porteurs du génotype sauvage pour le gène de l’adducine, la thérapie anti-diurétique n’a pas été associée à un risque d’IDM ou d’AVC.

Parmi les 385 porteurs du variant de l’adducine, la thérapie anti-diurétique a été associée à une diminution du risque de survenue d’IDM et d’AVC combinés, comparée aux autres thérapies anti-hypertensives (OR=0,49 ;IC95%=0,32-0,77).

Cette diminution du risque liée au variant de l’adducine combiné à une thérapie anti-diurétique a été trouvée indépendante des autres risques cardiovasculaires et a été similaire quelque soit l’âge, le sexe, la race, l’histoire cardio-vasculaire ou bien si les personnes étaient ou non diabétiques.

Si ces résultats sont confirmés par d’autres études, les auteurs pensent que le criblage génétique des individus pour le variant de l’adducine pourrait leur permettre d’envisager des thérapies anti-diurétiques à doses faibles.

Source : JAMA 3 avril 2002;287(13):1680-9

PI