Efficacité limitée de la chirurgie cardiaque sans circulation extra-corporelle (CEC) comparée à celle avec CEC
Une étude randomisée néerlandaise semble montrer que l’efficacité des nouvelles techniques de chirurgie à cœur ouvert évitant de mettre le patient sous CEC, reste limitée dans le temps en ce qui concerne les séquelles neurologiques des malades, comparativement aux procédures sous CEC. Cette étude est publiée dans le JAMA daté du 20 mars 2002.
Les personnes éligibles pour l’étude étaient des patients d’âge moyen de 61 ans, au nombre de 281, ayant bénéficié pour la première fois d’un pontage coronarien. Ils ont été soumis au hasard soit à une procédure chirurgicale avec CEC (n=139) soit à une novelle procédure sans CEC (n=142), c’est à dire que seule la zone opérée est immobilisée grâce à une pompe de dérivation cardiopulmonaire et qu’on utilise des stabilisateurs cardiaques.
Les mesures principales pour évaluer l’efficacité respective des procédures a été de déterminer les facultés cognitives des patients après l’opération, par des psychologues, 3 et 12 mois après l’intervention, ainsi que la qualité de vie, les taux d’AVC et la mortalité générale.
Un déclin intellectuel a été observé après trois mois chez 21% des patients du groupe sans CEC et chez 29% du groupe avec CEC (RR=0,65, IC95%=0,36-1,16,P=0,15). Après 12 mois, ces taux ont été respectivement de 30,8% et de 33,6%.
Aucune différence significative n’a été observé concernant la qualité de vie, l’incidence d’AVC ou la mortalité générale, après 3 ou 12 mois.
Les auteurs concluent de cette étude qu’une légère amélioration des fonctions intellectuelles est enregistrée lors de la procédure chirurgicale sans CEC après 3 mois, mais que les effets sont limités et deviennent négligeables après un an.
Dans un éditorial, Daniel Mark et Mark Newman, tous deux du Duke Center à Durham (EU), notent que ces résultats ne peuvent être interprétés comme définitifs et espèrent que d’autres équipes de chirurgie cardiaque procèderont à de nouvelles études plus larges sur l’utilisation de ces nouvelles procédures innovantes, qui sont, le rappellent-ils, «développées pour éviter les séquelles neurologiques consécutives aux interventions à cœur ouvert nécessitant une CEC».
Source : JAMA 20 mars 2002;287:1405-12 et 1435-7
PI
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