Par quel mécanisme les statines réduisent le risque de fracture ?

Les statines ont été associées à une réduction du risque de fractures. Une nouvelle étude montre que les statines ont un impact assez limité sur l'évolution de la densité minérale osseuse (DMO). Selon les auteurs de cette étude, l'augmentation de la DMO avec les statines n'explique la réduction marquée du risque de fracture.

Ces conclusions sont présentées par Pasco et al dans un article des Archives of Internal Medicine du mois de mars. Ces auteurs ont étudié l'association entre les statines, les risques de fractures et la DMO dans un groupe de 1.375 femmes (573 avaient eu des fractures) âgées de 50 à 95 ans ("Geelong Osteoporosis Study").

Le risque fracturaire avec les statines a été ajusté en fonction de la DMO du col fémoral, de la colonne lombaire ou de la DMO globale ("whole body"). Ainsi, les statines étaient associées à une réduction significative d'environ 60 % (odds ratio de 0,42 à 0,45) du risque fracturaire.

La prise en compte d'éventuels facteurs confondants n'a pas modifié ces résultats. Les facteurs utilisés pour ces ajustements étaient : âge, poids, apport calcique, consommation d'alcool, tabagisme, exercice, traitement hormonal substitutif, glucocorticoïdes, compléments en calcium ou vitamine D.

Concernant l'effet des statines sur la DMO, les auteurs indiquent qu'elles étaient associées à une augmentation de 3 % de la DMO du col fémoral ajustée pour l'âge et le poids. Les différences sur les autres sites de mesure de la DMO n'étaient pas significatives.

En conclusion, il semble peu probable qu'une augmentation de 3 % de la DMO associée aux statines explique une réduction aussi marquée (environ 60 %) du risque de fractures chez ces patientes. A moins que des facteurs confondants n'aient pas été identifiés, le mécanisme d'action des statines sur la modification du risque fracturaire reste à clarifier, estiment Pasco et al.

Source : Arch Intern Med 2002;162:537-40

SR