Diagnostic du cancer du sein par mammographie: rien ne vaut la pratique !
La quantité de clichés de mammographies lues et interprétées par les radiologues est l’élément déterminant du taux de bon diagnostic de détection d’un cancer du sein (spécificité et sensibilité), selon une étude américaine publiée dans le Journal of the National Cancer Institute daté du 6 mars 2002. Ces résultats, basés sur des données britanniques, plaident en faveur de la mise en place aux Etats Unis de programmes nationaux systématiques et centralisés de dépistage des cancers du sein par mammographie.
«Nos résultats, qui indiquent que la quantité de clichés lus améliore la qualité de détection de cancers, ne sont pas surprenants», ont commenté Laura Esserman (Université de Californie, San Francisco) et ses collaborateurs, qui rappellent à l’occasion un certain nombre d’études montrant le nombre de vies sauvées associées au dépistage de cancers par mammographie.
L’étude s’est basée sur les radiologues britanniques, qui interprètent en moyenne un minimum de 5000 clichés par an et par personne, tandis que les américains en sont à seulement 480, même s’ils réalisent plus de biopsies que leurs confrères britanniques.
Les auteurs, pour vérifier leur hypothèse sur l’intérêt de réaliser du volume en matière de dépistage par mammographie, ont demandé à 60 radiologues américains et à 194 radiologues britanniques d’interpréter 60 mammographies contenant 13 cas de cancer.
Les radiologues américains ont été divisés en 3 groupes selon le nombre de clichés lus par mois, les radiologues britanniques étant considéré comme des ‘gros’ lecteurs de mammographie.
Parmi les radiologues américains, ceux qui ont interprété correctement le plus de clichés ont été ceux qui lisent le plus de clichés par mois. Les radiologues britanniques ont interprété en moyenne plus de clichés de manière correcte que les américains.
«Nos résultats indiquent qu’une quantité de mammographies plus importantes lues, améliore les performances de diagnostic du cancer du sein, et que ces données pourraient constituer une base pour repenser l’opportunité d’améliorer la qualité et l’efficacité des programmes américains nationaux de dépistage», ont conclut les auteurs.
Dans un éditorial, Joann Elmore (Université de l’école de médecine de Washington) et Patricia Carney (Dartmouth Medical School), disent que «même si ces résultats mettent à mal l’état des lieux du dépistage américain, peut-être vont-ils inciter les radiologues à lire plus de films».
Source: J Natl Cancer Inst 6 mars 2002;94(5):369-75 et 321-3
PI
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