Une nouvelle voie de lutte contre la toxoplasmose
La découverte d'une voie de synthèse des bases pyrimidiques chez Toxoplasma gondii pourrait amener au développement d'un vaccin contre ce parasite responsable de la toxoplasmose. Des chercheurs ont en effet montré que l'inactivation de cette voie se traduisait par une perte de virulence du parasite et par l'induction d'une réponse immunitaire protectrice contre une infection par une souche sauvage virulente.
T. gondii est un parasite protozoaire qui responsable chez l'homme d'anomalies congénitales et d'encéphalites chez les sujets immunodéprimés. Au cours de sa réplication chez l'hôte, le parasite a deux solutions pour assurer la production de bases pyrimidiques (uracile, thymine, cytosine) : utiliser l'uracile de l'hôte ou mettre en route sa propre de voie de synthèse de novo.
Dans un article paru dans la revue Nature du 20 février, Barbara Fox et David Bzik (Darmouth Medical School) expliquent comment la connaissance précise de ces mécanismes peut être utilisée pour contrer le pouvoir pathogène du parasite.
Ces chercheurs ont créé une souche de T. gondii incapable d'avoir recours à la voie de synthèse de novo des bases pyrimidiques. Ces parasites ont été obtenus par inactivation du gène de la carbamoyl phosphate synthetase II (CPSII).
Les souches ainsi modifiées se sont révélées beaucoup moins virulentes puisqu'elles étaient incapables de survivre lorsqu'elles étaient injectées à des souris (même immunodéprimés) alors que les souches sauvages sont généralement mortelles. Cette expérience démontrait donc que la voie de synthèse de novo est indispensable au parasite.
Le résultat marquant de ces travaux réside dans les conséquences immunitaires de l'injection de la souche atténuée de T. gondii. Les souris ont développé une réponse immunitaire marquée et suffisante pour survivre à une infection par une souche virulente de T. gondii.
Les chercheurs expliquent qu'on peut envisager la mise au point d'inhibiteurs de la CPSII du parasite puisqu'elle diffère de son homologue chez les mammifères.
Par ailleurs, le développement de souches de T. gondii atténuées de la sorte pourrait servir de base pour le développement d'un vaccin.
Enfin, cette démarche pourrait être transposée à d'autres protozoaires comme Plasmodium falciparum qui appartient lui aussi au phylum des Apicomplexa.
Source : Nature 2002;415:926-9
Descripteur MESH : Lutte , Toxoplasma , Infection , Toxoplasmose , Virulence , Uracile , Apicomplexa , Connaissance , Cytosine , Démarche , Mammifères , Parasites , Solutions , Thymine