Les lampes à bronzer pourraient augmenter le risque de certains cancers de la peau
Selon une étude épidémiologique parue dans le Journal of the National Cancer Institute du 6 février, l'exposition aux lampes à bronzer pourrait augmenter le risque d'épithéliomas spinocellulaires et basocellulaires.
Dans leur article, Karagas et al. rapportent les résultats d'une étude cas/contrôles menée auprès de 603 cas d'épithéliomas basocellulaires, 293 cas d'épithéliomas spinocellulaires et 540 sujets témoins. Les participants étaient âgés de 25 à 74 ans.
Ces auteurs rappellent qu'on peut s'attendre à un risque plus élevé pour ces cancers avec les appareils de bronzage artificiel mais l'on dispose de peu de données sur cette relation. Il y aurait une augmentation du risque de mélanome mais là encore, le lien n'est pas définitif, observent Karagas et al..
Chacun des participants a été interrogé sur son utilisation de bancs ou de lampes à bronzer, ses habitudes et ses antécédents d'exposition au soleil, sa sensibilité aux soleil et ses habitudes tabagiques. Lorsque les sujets avaient été exposés à des lampes de bronzage, il était demandé de préciser l'âge de la première et de la dernière exposition.
Globalement, l'utilisation de lampes de bronzage était associée à un risque plus élevé d'épithéliomas spinocellulaires (odds ratio = 2,5 ; IC 95 % = 1,7-3,8) et d'épithéliomas basocellulaires (OR = 1,5 ; IC 95 % = 1,1-2,1).
D'après les auteurs, les antécédents de coups de soleil et de bains de soleil ne modifiaient pas les résultats.
Par ailleurs, les risques d'épithéliomas basocellulaires et spinocellulaires étaient liés à l'âge de la première exposition à ces appareils. Les sujets exposés les plus jeunes présentaient les risques les plus élevés avec une différence de risque de +10 % (épithélioma basocellulaires) et de +20 % (épithélioma spinocellulaires) par rapport à de sujets exposés pour la première fois dix ans plus tard.
Karagas et al. estiment donc que ces appareils peuvent augmenter le risque d'épithéliomas basocellulaires et spinocellulaires. D'autres travaux devraient s'attacher à l'étude des effets de la fréquence des lampes utilisées et définir l'impact des quantité d'UV-A et UV-B sur l'incidence de ces épithéliomas.
Source : J Natl Cancer Inst 2002;94(3):224-6.
Descripteur MESH : Risque , Habitudes , Bains , Incidence , Mélanome