Des cellules souches de primates transformées en neurones dopaminergiques
Des chercheurs japonais décrivent pour la première fois une technique très efficace capable de générer de neurones dopaminergiques à partir de cellules souches embryonnaires de primates. Leurs résultats devraient faciliter la recherche sur les maladies neurodégénératives et leur traitement par thérapie cellulaire.
Ces travaux sont présentés par Kawasaki et al. dans l'édition du 5 février des Proceedings of the National Academy of Sciences. Ces auteurs avaient précédemment montré que des cellules souches embryonnaires de souris pouvaient se différencier en neurones lorsqu'elles étaient cultivées en présence de cellules stromales.
Leurs nouveaux travaux montre que cette propriété ("stromal cell-derived inducing activity" ou SDIA) peut être également appliquée à des cellules souches embryonnaires de singes cynomolgus, des primates couramment utilisés en recherche biomédicale et évidemment plus proches de l'homme que ne le sont les souris.
Chez ces singes, la technique SDIA a permis l'induction de neurones dont 35 % étaient des neurones dopaminergiques. Cette différenciation in vitro à partir de cellules souches embryonnaires était beaucoup plus rapide (10 jours) qu'elle ne l'est chez l'embryon (environ cinq semaines), commentent les chercheurs.
Le principal intérêt de cette technique réside dans sa capacité à générer une quantité significative de neurones dopaminergiques grâce à un protocole relativement simple et rapide. Les auteurs estiment que ces neurones pourraient être utilisés dans la recherche sur la maladie de Parkinson, à la fois pour des études in vitro et pour des essais de greffe.
Un résultat inattendu était la différenciation de certaines cellules souches en cellules de l'épithélium pigmentaire de la rétine. Ces cultures seraient utilisables pour l'étude de la rétinite pigmentaire.
Les scientifiques notent enfin que la technique SDIA pour la production de cellules neuronales spécialisées à partir de cellules souches embryonnaires de primates offre une alternative au prélèvement de tissu neuronal sur des fœtus avortés.
Source : Proc Natl Acad Sci USA 2002;99(3):1580-5
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