Somnolence et maladie de Parkinson : les médicaments ne sont pas en cause dans l’endormissement soudain au volant

La somnolence est un effet secondaire connu de la médication par les agonistes de la dopamine chez les patients atteints de la maladie de Parkinson (MP). En revanche, l’étude de Douglas Hobson et al semble montrer que l’endormissement soudain des personnes au volant de leur voiture n’est pas provoqué par le traitement médicamenteux de la MP.

Les chercheurs de l’université de Manitoba (Winnipeg, EU) ont réalisé une étude prospective pour déterminer la fréquence d’excès de sommeil ainsi que celle d’endormissement soudain parmi des patients atteints de MP, de même que leurs relations avec les médicaments ou d’autres facteurs de prédisposition.

L’étude a été conduite entre janvier et avril 2000 dans 18 cliniques, et a concerné 638 patients atteints de MP fonctionnelle sans démence, dont 420 étaient des conducteurs réguliers.

L’excès de sommeil a été observé parmi 51% des participants et également parmi 51% des conducteurs. Ceux prenant des agonistes de la dopamine n’ont pas présenté des scores plus importants que les autres concernant le sommeil (échelle d’Epworth) ou l’endormissement soudain.

Les facteurs prédictifs de l’endormissement soudain profond ont été mesurés grâce à l’échelle de sommeil d’Epworth (OR=1,14,IC95%=1,06-1,24) ou par l’intermédiaire de l’Inappropriate Sleep Composite Score (OR=2,54,IC95%=1,76-3,66).

En conclusion, les auteurs pensent que l’excès de sommeil est relativement courant chez les patients atteints de la MP qui sont indépendants et non touchés par une démence.

L’endormissement soudain et profond est peu fréquent et peut être prévu en partie grâce aux échelles de mesure précédemment citées, avec une sensibilité meilleure pour l’échelle de sommeil d’Epworth, mais qui, combinée avec l’autre méthode d’évaluation, permet d’obtenir de bons pronostics.

Les auteurs recommandent donc d’avertir les patients sur les risques d’endormissement qu’ils encourent et de les former à apprendre les signes précurseurs.

Source : JAMA semaine 23/30 janvier 2002;287(4):455-63.